Hôtel de Ville de Saint-Maur-des-Fossés (DR).
Les Justes parmi les Nations
des familles Chevallier
et Cordier
Le lundi 7 juin, la Mairie de Saint-Maur-des-Fossés ( Val de Marne) et son Député-Maire, Henri Plagnol, ainsi que le Maire de Champigny-sur-Marne, Dominique Adenot, ont accueilli une cérémonie de reconnaissance de deux familles particulièrement courageuses.
Le Comité Français pour Yad Vashem était représenté par Moïse Cohen, Vice Président, Victor Kuperminc, Nicole Caminade et Régine Sigal.
Charlotte et René Chevallier (BCFYV/DR).
Synthèse du dossier Yad Vashem pour les époux Chevallier :
- "Venant de Roumanie, Michel Bring est arrivé en France au début des années 2O ; il obtient son diplôme de médecine en 1929.
Il ouvre son cabinet médical à Champigny-sur-Marne et se montre très dévoué à sa clientèle. Ses actions généreuses lui valent d’être décoré en 1937 de la Médaille d’argent de l’Académie du Dévouement National. Lui et son épouse Dora ont quatre enfants, deux garçons et deux filles.
Michel Bring demande en vain sa naturalisation en 1939 malgré ses mérites reconnus.
Survient la guerre. Au début des hostilités, n’étant pas mobilisable, il s’engage auprès de la Croix-Rouge.
En Septembre 1940, déclaré comme juif, il doit cesser l’exercice de la médecine mais il échappe avec sa famille aux premières rafles des étrangers en 1941.
Michel Bring est conscient du danger qui pèse sur sa famille.
Le 16 juillet 1942, Michel et Dora Bring autorisent, par écrit, Charles Kurtz, directeur de l’école de garçons rue des Acacias à Champigny, à prendre toute disposition concernant leurs quatre enfants au cas où il leur arriverait malheur.
Le 24 septembre 1942, Dora Bring est arrêtée par la police française. Michel Bring arrive à Drancy le jour même où un convoi emporte son épouse vers Auschwitz.
Michel et son épouse seront assassinés à Auschwitz.
Leurs quatre jeunes enfants vont être pris en charge par des proches et des amis de ce couple méritant. C’est ainsi que René et Charlotte Chevallier, amis dévoués, vont accueillir dans leur foyer, à La Varenne, le petit Jean-Pierre, qui n’a pas encore cinq ans. Leurs enfants Jean et Colette le considèrent comme un membre de la famille.
M. et Mme Chevallier apprennent beaucoup à Jean-Pierre sur la culture, l’idéal et les qualités de ses parents, éléments précieux pour le souvenir qu’il conserve d’eux.
Jean-Pierre est élevé comme leur propre enfant et il restera dans ce foyer jusqu’à son mariage, fin avril 1963.
Les notions de rigueur, d’ordre et d’organisation transmises par M. et Mme Chevallier permettront à Jean-Pierre de réussir sa vie professionnelle.
Jean-Pierre est toujours très proche de ceux qu’il appelle affectueusement « ma sœur et mon frère », présents à la cérémonie de reconnaissance.
Une rue, située à la limite de Champigny et de Villiers-sur-Marne, porte le nom de Michel Bring, médecin méritant et tragiquement disparu."
Louis et Pauline Cordier, Justes parmi les Nations (BCFYV/DR).
Synthèse du dossier Yad Vashem de la famille Cordier :
- "Arrivant de Pologne, les parents de Jean et Simon Waintraub sont arrivés en France en 1929. Le papa était ébéniste et la maman couturière à domicile. Leur vie d’immigrés commence à Montreuil.
Deux fils naissent dans ce foyer, Jean en 1930, Simon en 1938.
Quand la guerre éclate, le père s’engage dans un régiment de Volontaires Etrangers ; fait prisonnier, il va rester cinq ans interné dans un camp à Baumholder, en Allemagne.
A l'automne 1942 et alors qu’elle pense être protégée par sa situation d’épouse de prisonnier de guerre, la maman, avec Jean et Simon, est convoquée au Commissariat voisin de la rue Chanzy.
Devant l’urgence de la situation, Dora se confie à une commerçante du quartier, Mme Le Bihan, et celle-ci la met en relation avec la famille Cordier.
Il s’agit d’une famille protestante, demeurant à La Varenne Saint-Hilaire. Le père, Louis, est Directeur d’école ; son épouse, Pauline, est institutrice ; ils vivent avec leurs enfants déjà adultes, Georges et Simone.
Simone Cordier évoque dans son témoignage l’arrivée dans le foyer familial de Jean, âgé de 12 ans, puis celle de Simon, qui n’est alors qu’un bambin de 4 ans.
La maman, restée cachée à Paris, contribuera très modestement aux besoins de ses enfants, qui sont présentés dans le voisinage comme de lointains cousins.
Jean poursuit sa scolarité au lycée Marcelin Berthelot à Saint Maur.
Devant l’aggravation de la situation, les frères de M. Waintraub qui tiennent un centre clandestin d’hébergement pour réfugiés à Cazaubon, dans le Gers, font venir les enfants. Henri Paul Waintraub dirige là un maquis local.
Ainsi, toute la famille Cordier s’est groupée pour sauver la vie de Jean et de Simon Waintraub.
Georges Cordier, qui avait rejoint les Forces Françaises Libres, fut tué au combat lors de la libération de l’est de la France.
NB : Cette page a été rédigée avec la participation de Régine Sigal, Déléguée du Comité Français.
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