Ida et Josette Glicentsein
sauvées par
Auguste et Marie Colin
Les époux Colin, Justes parmi les Nations (DR).
Epinal, 13 juillet 1942. Secondée par la police française, la Gestapo procède à l'arrestation, en tant que juifs, de Paul Glicenstein et de son épouse Cyrla (née Baron). Le couple est mis derrière les barbelés de Drancy avant sa déportation sans retour vers Auschwitz.
Deux filles étaient nées des amours de ce couple :
- Ida, alors âgée de 14 ans et sa cadette
- Josette, 4 ans.
Avant que ne frappe la Shoah, toutes deux avaient des parents obligés de se déplacer constinuellement de foire en foire. Pour apporter stabilité et sécurité matérielle aux fillettes, une "nounou" veillait sur elles. Il s'agissait de Marie Colin domicilée, avec son mari Auguste, rue des Bains à Chantraine.
Les parents Glicenstein emportés vers la mort, Auguste et Marie Colin prennent le relais. En toute connaissance des risques encourus mais spontanément et de manière totalement désintéressée. Un autre couple, les Thiriet, partage ces dangers réservés à celles et ceux qui tentent de sauver des juifs persécutés.
Les mois s'écoulent sans heurts jusqu'à ce que des Allemands descendent perquisitionner chez un voisin, leur homonyme qui est de plus maire de la municipalité. Au vu des uniformes, les Colin dissimulent Ida et Josette dans une tranchée recouverte de purin...
Pour leur éviter de tomber aux mains des occupants et de leurs collabos, Auguste et Marie décident d'évacuer les fillettes. Ida pendra le train vers Bollène dans le Vaucluse. Là, elle était attendue par des cousins de sa mère, les Rozenberg. Elle y fera la connaissance de Marceline. Cette dernière, à 15 ans, sera malheureusement déportée avec son père à Auschwitz. Survivante, elle deviendra une réalisatrice et une écrivain reconnue sous le nom de Marceline Loridan-Ivens... Du Vaucluse, Ida connaîtra ensuite des abris dans le Puy-de-Dôme et l'Allier.
Quant à Josette, elle est prise en charge par un couple de Parisiens.
A la Libération, les deux orphelines Glicenstein retournent dans les Vosges auprès des Colin.
En 1946, retrouvées par des tantes, elles rejoindront des membres de leur famille juive aux USA.
Ida change de prénom pour retenir celui Jacqueline. Elle se marie, donne la vie, à son tour, à deux enfants...
Avant son décès en 1994, elle rédigera ses souvenirs sous le titre de "Take care of Josette" : "Prends soin de Josette", soit les derniers mots que sa mère lors de son arrestation. Josette, elle, est toujours en vie sous les cieux des States.
La cérémonie de reconnaissance - à titre posthume - des Justes parmi les Nations Auguste et Marie Colin, s'est tenue à la Mairie d'Epinal le dimanche 14 décembre 2008.
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