Le 16 septembre, inauguration de l'Esplanade des Justes à Bordeaux.
Maire de Bordeaux, Alain Juppé a inauguré une plaque marquant la nouvelle Esplanade des Justes de Bordeaux et de la région Aquitaine. Cette plaque a donc été dévoilée sur la Place de la Gare.
A cette occasion, l’ancien Premier ministre a tenu à souligner que si non moins de 225 Justes de la région avaient été reconnus par Yad Vashem, beaucoup d’autres restent encore inconnus.
Président du CRIF et ancien Président du Comité français pour Yad Vashem, Richard Prasquier a posé publiquement une question fondamentale :
- "Les Justes nous posent une terrible question : comment se fait-il que l’un a dénoncé, l’autre a sauvé des vies ?"
L'orateur a souligné que les Justes portaient des valeurs s’inscrivant dans l’histoire universelle.
Albert Roche, le président du CRIF Bordeaux-Aquitaine, a insisté sur la nécessité une d’éducation loin des superficialités :
- "Seul un travail d’histoire auprès des plus jeunes de nos enfants et non un simple rappel mémorial, pourra sauvegarder cette valeur cardinale de l’identité française : être ensemble."
Depuis le 24 septembre, Lille possède son Parvis des Justes.
Ce mercredi fut jour faste à Lille. Avec pour débuter, une cérémonie de reconnaissance comme Juste parmi les Nations de Félicien Hautcoeur, ancien Secrétaire général de la Ville de Lille. Sa médaille et son diplôme furent remis à ses ayant-droits (18 membres de sa famile étaient rassemblés à cette occasion historique) grâce à la volonté opiniâtre de Jeannette Lesturgeon. Adolescente, celle-ci eut la vie sauvée grâce au courage désintéressé d'un homme aussi grand que modeste. 29 parents de Jeannette Lesturgeon avaient tenu à rejoindre Lille pour l'entourer en ces moments émouvants et pour marquer encore toute leur reconnaissance envers Félicien Hautcoeur.
(Photo : Archives La Voix du Nord).
Emmanuelle Latouche :
- "Érigé en exemple, reconnu Juste parmi les nations. Félicien Hautcoeur aurait sûrement été gêné de recevoir tant d’honneurs. Mais il aurait sûrement compris pourquoi Jeannette Lesturgeon tenait à le faire reconnaître, lui qui lui a "permis de vivre". C’était au printemps 1942. Jeannette avait 14 ans. "Nous connaissions un peu la famille Hautcoeur, se souvient-elle. Félicien travaillait à la mairie de Lille en tant que responsable du ravitaillement. Il nous avait rencontrés quand il était en charge des marchés, mes parents étant marchands forains. Sans que mon père ait demandé quoi que ce soit, Félicien Hautcoeur a encouragé mes parents à partir, craignant pour leur sécurité.
Comme il avait accès aux papiers officiels vierges, il nous a fait faire de fausses cartes d’identité. De Kuppermann, nous sommes devenus les Vandenstrael. Un nom un peu flamand pour faire oublier le fort accent étranger de maman. Nous avons ainsi pu rejoindre la Dordogne où un résistant boulanger nous a accueillis. Et heureusement, car peu de temps après, la Gestapo nous cherchait à Lille..."
Comme il avait accès aux papiers officiels vierges, il nous a fait faire de fausses cartes d’identité. De Kuppermann, nous sommes devenus les Vandenstrael. Un nom un peu flamand pour faire oublier le fort accent étranger de maman. Nous avons ainsi pu rejoindre la Dordogne où un résistant boulanger nous a accueillis. Et heureusement, car peu de temps après, la Gestapo nous cherchait à Lille..."
(La Voix du Nord, 24 septembre 2008).
Situé à l'angle de la rue des Tanneurs et de la rue de Béthune, le Parvis des Justes fut ensuite inauguré par Martine Aubry, Maire, ainsi que par Didier Cerf, délégué régional du Comité français pour Yad Vashem.
Pour écouter le reportage de Cécile Soulé sur France Bleu Nord, cliquer : ICI.
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