mercredi 10 septembre 2008

P. 68. "Le Requiem de Terezin"


Présentation des Editions du Sonneur :

- "Raphaël Schächter, pianiste et chef d’orchestre tchécoslovaque, arrive au camp de Terezin le 30 novembre 1941 et le quitte pour Auschwitz le 16 octobre 1944. Entre ces deux dates, il réussit, en dix-huit mois d'efforts desespérés, à répéter et à faire jouer le Requiem de Verdi.

Josef Bor (1906-1979), raconte cette histoire vraie en s'inspirant des versets du Requiem et en associant sa réflexion sur l'histoire à une méditation sur la musique. Une oeuvre unique, d'une remarquable vitalité."

Extrait :

- "Une foule importante attendait patiemment dans la cour de l'ancienne école de Terezin, devant les portes closes de la salle de gymnastique. Les artistes allaient arriver incessamment, ils devaient entrer les premiers pour atteindre leurs places sans difficulté. Raphaël Schächter, suivi de toute sa troupe de musiciens et de chanteurs, fut bientôt là. C'était un ami connu de tous et que chacun avait rencontré dans la rue ; on le salua donc avec chaleur et sans façon. Aucune distance ne séparait les artistes de leurs auditeurs, ils étaient tous les prisonniers du même camp. "Raphaël, que nous feras-tu entendre aujourd'hui ?" criait-on ici et là en interpellant le chef d'orchestre, et personne ne l'aurait appelé autrement tant il était populaire dans le ghetto."

Jean-Christophe Buisson, Le Figaro Magazine (6 août 2005) :

- "L’histoire, inspirée d’un fait réel, est celle d’un chef d’orchestre juif interné dans un camp de concentration faisant office d’antichambre d’Auschwitz – là même où mourra Robert Desnos. Une idée le hante : prouver l’aberration des valeurs nazies en montant le Requiem de Verdi avec un orchestre et des chœurs de toutes origines. Et l’homme d’arpenter les baraquements-mouroirs en quête de ténors, de basses, de cors et de contrebasses…

Les répétitions se succèdent, rythmées par les rafles impromptues réduisant à chaque fois le projet de Raphaël Schächter. Jusqu’au jour de la grande représentation devant le sinistre Eichmann en personne... Un livre qui serre la gorge."


Terezin. Dessin de Leo Haas (1943). Source : portail de Dominique Natanson (mémoire juive et éducation).

Frédéric Vitoux, BibliObs (28 août 2008) :

- "En 1944, à Terezin, antichambre aux camps d'extermination, Adolf Eichmann et d'autres dignitaires nazis assistèrent au "Requiem" de Verdi interprété par des déportés juifs... et rien ne changea au sort des musiciens.


"Je raconterai comment le ciel a pu se perdre en enfer et comment l'enfer est monté au ciel", s'écria alors Schächter, le chef d'orchestre. Rescapé lui-même de Terezin puis d'Auschwitz, Josef Bor publia en 1963 ce témoignage capital, d'une simplicité qui étreint."


François Reynaud, Librairie Lucioles :

- "D'un écrivain tchèque dont la femme et les enfants furent déportés, ce Requiem de Terezin raconte l'incroyable et pourtant véridique histoire d'une folie d'artiste en pleine démence barbare. Avec une économie de moyens remarquable et un ton non dépourvu d'humour comme pour faire la nique au destin, Josef Bor nous fait revivre cette épopée lyrique et carcérale en un parallèle fascinant entre le désir de justice de ces malheureux promis à la mort et le Requiem de Verdi dont la force imprécatoire lancée à la gueule du mal vous glace l'échine. Ce faisant, il impose ce texte aux côtés des plus grands de la littérature mondiale touchant à l'Holocauste."


Requiem de Verdi : Libera me, Renata Tebaldi à la Scala (1951).

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