Sortie en France d'un long métrage de fiction signé Robert Talheim qui (s')interroge sur le présent et sur le devenir du site d'Auschwitz...
Synopsis :
- "Appelé pour le service civil, Sven, un jeune allemand, se retrouve affecté sur le site de l’ancien camp d’Auschwitz (Oswiecim) en Pologne. Son rôle se partage entre la pédagogie et l’assistanat. Il doit d’un part participer à des ateliers au cours desquels des lycéens visitent le camp. D’autre part, il lui faut s’occuper de monsieur Krzeminski, un octogénaire. Ce survivant de la Shoah a fait le choix de ne jamais quitter Auschwitz. Il restaure les valises déposées par les déportés à leur arrivée au camp, soixante-cinq ans plus tôt, et les remet ensuite aux archivistes du musée qui se trouve sur les lieux."Zéro de conduite, L'actualité éducative du cinéma (3 mai 2008) :
- "La vie ne s'est pas arrêtée à Auschwitz : comme ailleurs chaque année les printemps y renaissent et les étés s'y épanouissent, comme ailleurs chaque jour les gens y mènent leur vie ordinaire, insoucieux du poids de l'histoire. Seuls la ronde des autocars climatisés et l'afflux régulier des touristes à casquette rappellent les brûlures de l'Histoire, en même temps qu'ils font marcher le commerce.Sur les pas de Sven, jeune allemand venu effectuer son service civil à Oswiecim-Auschwitz en Pologne, "Et puis les touristes" (remarqué au dernier Festival de Cannes dans la section "Un certain Regard" et primé au Festival du Film d'Histoire de Pessac) de Robert Thalheim tresse une réflexion délicate sur les mécanismes de la mémoire et de l'oubli : tiraillé entre son amour naissant pour la jeune Ania et sa compassion pour Krzeminski, un survivant du camp dont il est chargé de s'occuper, Sven sera obligé de mettre au clair son propre rapport à l'Histoire."Danièle Heymann, Marianne (Doc. Dossier de presse) :
- "Un train ordinaire, régional. Une gare banale. Aussitôt on se sent mal. On vient d'arriver à Auschwitz. Ses rues proprettes, son parking, sa campagne verdoyante. Pour une fois, la première peut-être, on ne va pas essayer de revisiter le passé, de faire dire au cinéma l'indicible de la Shoah. Il y eut des tentatives légitimes. Ainsi Steven Spielberg a expliqué que le jour où un adolescent lui avait demandé si la Shoah était bien une fête juive, il avait décidé de tourner la Liste de Schindler. Avec Et puis les touristes, un jeune Allemand, Robert Thalheim, va trouver le ton juste, la distance juste pour se confronter à hier en parlant d'aujourd'hui. De sa génération, son ignorance actuelle, son malaise héréditaire.
... Peu à peu les dernières traces vivantes s'effacent tandis que grandit l'inguérissable nécessité de la mémoire. C'est ce que dit Thalheim avec modestie et lucidité, ayant réussi à éviter le symbolique, le métaphorique. Une sorte de petit miracle."
Jacques Mandelbaum, Le Monde (13 mai 2008) :
- "...l'Auschwitz contemporain. Un lieu que les jeunes Polonais (...) ne rêvent que de fuir, un lieu consacré, sous couvert de mémoire, aux formes les plus triviales du tourisme moderne, un lieu où les rares survivants deviennent des attractions de foire, un lieu enfin où l'industrie allemande investit à bas prix non sans un certain cynisme...
Robert Thalheim, réalisateur allemand de 34 ans, signe avec ce film son deuxième long métrage, qui témoigne à la fois d'un certain goût du risque et d'une réelle maturité. La question sous-jacente à son film - comment habiter une ville qui s'appelle Auschwitz, mais aussi bien comment faire une fiction avec ce qui touche de près ou de loin à ce motif funeste ? - est véritablement passionnante."
Julien Welter, Arte TV (13 mai 2008) :
- "Une fiction d’une sobriété exemplaire sur la gestion d’un lieu historique et particulier, le camp d’Auschwitz.
« Notre civilisation doit être jugée par la façon dont nous appréhendons ce chapitre, le massacre systématique de millions de gens ». Cette remarque d’un visiteur tel qu’imaginé par Robert Talheim traduit bien l’embarras mêlé de paradoxes qui saisit les protagonistes de cette fiction résolument contemporaine. Loin de cette position institutionnaliste, le vieux Stanislaw recommande plutôt à Sven le nouvel arrivant, flanqué de groupes scolaires représentatifs du manque de connaissances historiques dont une certaine partie de la jeunesse allemande fait état : « Montrez-leur La Liste de Schindler, c’est plus efficace ! ». Le fossé est abyssal qui sépare le survivant attaché à de vieilles valises, tout ce qu’il reste des juifs exterminés, et le personnel du musée d’Auschwitz qui organise la mémoire à l’heure de sa gestion et de sa logistique. Au milieu, Sven ne sait pas où se positionner, cet allemand dont la situation est déjà atypique, lui qui s’en va travailler en Pologne."
Jacques Morice, Télérama (17 mai 2008) :
- "Faire une comédie douce-amère autour d'Auschwitz, c'est le pari a priori impossible et pourtant tenu du jeune réalisateur allemand Robert Thalheim.Au départ flottante, incertaine comme son personnage, la chronique gagne en densité, à mesure que Sven trouve ses repères, se rapproche de Krzeminski et se lie avec une jeune guide polonaise. Le réalisateur procède par petites touches sensibles, confronte les points de vue, les manières multiples de lutter contre l'oubli. Ce que le film montre est un lent et singulier travail d'assimilation d'une page d'histoire douloureuse qui passe aussi par un apprentissage de la vie. C'est son aspect attachant : il préfère la prise de conscience tâtonnante à la froide démonstration."
Portail du film "Am Ende Kommen Touristen" : cliquer ici.
Bande annonce du film :
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