Façade de la Synagogue de Neuilly. Plaques des victimes du nazisme et des Justes parmi les Nations (Photo : Gérard M. Mazière / DR).
A Neuilly :
- Juifs foudroyés par la Shoah,
- Justes debouts face aux nazis et à Vichy,
tous sont unis dans une mémoire partagée entre désespoir et espoir.
Ce lundi 20 avril 2009, la Cérémonie de Yom Ha Shoah fut exceptionnelle à Neuilly-sur-Seine.
Aboutissement d'un travail de mémoire entamé en 2005, une deuxième plaque commémorative a été inaugurée sur la façade de la Synagogue. La Commission Administrative de celle-ci veut ainsi - concrètement et symboliquement - que se trouvent rassemblés dans un souvenir commun les si nombreux juifs de Neuilly emportés à jamais vers les camps et les 8 Justes qui sauvèrent des persécutés au péril de leur propre vie.
Gérard M. Mazière, Administrateur de la Synagogue :
- "Grâce aux recherches et à l'aide active de Yad Vashem France, il a été possible de retrouver les noms des Familles "Justes parmi les Nations" ayant habité Neuilly-sur-Seine entre 1941 et 1945 et ayant réussi à sauver d'un destin certain, plusieurs familles juives.
C'est à l'occasion de la Cérémonie de Yom Ha Shoah le lundi 20 Avril2009/27 Nissan 5769, que la Commission Administrative a décidé d'apposer une plaque commémorative sur la façade de la Synagogue de Neuilly-sur-Seine. Sous les listes des Déportés sans retour, cette plaque des Justes fait désormais partie du Devoir de Mémoire de nos disparus pendant cette période funeste. Nous ne les oublierons pas non plus :
ces Justes appartiennent aux Familles Bondoux, Chaye, Roubinet et Dienne."
(Photo : Gérard M. Mazière).
Les 8 Justes de Neuilly :
Edouard-Félix BONDOUX, Francine BONDOUX, Geneviève BLANCHOT-BONDOUX
Simone CHAYE, Adrien CHAYE,
Jéhan DIENNE, Marie-Jeanne DIENNE-ROUBINET, Elizabeth ROUBINET.
Sources :
- Gérard M. Mazière,
- Corinne Melloul, Comité Français pour Yad Vashem.
mardi 28 avril 2009
lundi 27 avril 2009
P. 133. Les enfants sauvés. Huit histoires de survie.
Simone Veil :
- "C’est avec beaucoup d’émotion que j’ai pris connaissance de l’adaptation en bande dessinée de huit témoignages d’enfants sauvés pendant la Shoah. A priori, j’étais assez méfiante vis-à-vis de cette présentation pour un ouvrage concernant un thème aussi douloureux et difficile à exprimer."
(Préface).
Scénarios de Philippe Thirault.
Illustrations de Gabriel Ippoliti, Nathalie Ferlut, Jeanne Puchol, Jean-François Solmon, Stéphane Courvoisier, Chloé Cruchaudet, Li-An et Alberto Pagliaro.
Ed. Delcourt, 2008, 72 p.
L. Gianati :
- "Ils se prénomment Alik, Alisa ou Rachel, avaient tous une dizaine d'années pendant la seconde guerre mondiale et ont survécu à la Shoah. A travers huit témoignages, ils racontent comment ils ont pu échapper à l'horreur, leur départ à l'étranger mais aussi le déchirement de laisser familles et amis entre les mains de l'ennemi.
Les enfants sauvés recueillent ces quelques histoires, poignantes, mises en images par huit auteurs différents. (…)
Les enfants sauvés parle avant tout de vie, d'espoir et de solidarité, présente des récits qui mélangent habilement l'atrocité et la douceur, la misanthropie et la fraternité. Il met en scène des gamins, traqués par les nazis, devant trouver refuge auprès de la population locale afin d'échapper à la déportation. Un docteur anesthésiant des bébés pour qu'ils ne fassent pas de bruit lors des contrôles, une famille juive se faisant passer pour catholique afin de passer la frontière, un gamin sauvé d'une rafle grâce à un copain qui lui avait dérobé son étoile jaune.
Chaque histoire, si semblable et différente à la fois, commence par une petite biographie, accompagnée d'une photo de l'enfant. Ainsi, malgré le peu de pages consacrées à chaque tranche de vie, un rapport privilégié s'est installé entre le narrateur et le lecteur, un instant de communion et de partage.
Choisir huit dessinateurs permet de ne pas ressentir de lassitude vis à vis d'un même thème, mais aussi de renforcer l'indépendance de chaque témoignage. Le trait réaliste de Jeanne Puchol suit celui beaucoup plus naïf de Nathalie Ferlut. Un peu plus loin, le coup de crayon de Stéphane Courvoisier, agrémenté de couleurs tendant vers le violet et le mauve, met en scène le destin tragique d'une mère et de sa fille. Chaque auteur apporte sa propre personnalité, son propre style, comme autant de regards différents."
(bdgest’, 24 novembre 2008)
Ed. Delcourt (DR).
Benoît Richard :
- "C’est Philippe Thirault qui a scénarisé les témoignages de ces 8 personnes, de ces 8 enfants juifs qui ont vécu la guerre et qui ont survécu grâce à la détermination et au courage de non-juifs. Au dessin, on retrouve des auteurs pas forcément très connus (Gabriel Ippoliti, An, Chloé Cruchaudet…) mais dont le graphisme affirmé et très doux donne un résultat vraiment concluant, très accessible et vraiment cohérent.
On l’a dit, ce collectif en bande dessinée a également une vocation pédagogique, c’est pourquoi on appréciera (en plus de la préface de Simone Veil et Tomi Ungerer) le dossier et les références qui figurent à la fin du livre avec de nombreuses informations sur le sort de enfants juifs pendant et après la Shoah ainsi que des information sur l’association Yad Layeled France qui est en partie à l’initiative du projet.Bref, en plus d’être une bande dessinée globalement plutôt réussie, “Les enfants sauvés” est une oeuvre précieuse qui viendra, espérons-le, enrichir bon nombre de CDI de collèges et de lycées de France et d’ailleurs."
(Benzine Magazine)
Laure Garcia :
- "1,5 million d'enfants ont péri dans la Shoah, déportés de l'Europe entière. Heureusement, ils ont aussi été nombreux à être cachés, quitte à ne retrouver ensuite aucun membre de leur famille ou à ne pas reconnaître les survivants.
Un livre poignant raconte en dessins des témoignages de ces enfances gâchées, de ces vies d'adulte si difficiles à construire... «Les Enfants sauvés» (Delcourt, 72 p., 14,95 euros) ou «Huit Histoires de survie», un collectif scénarisé par Philippe Thirault, traverse la France, les Pays-Bas, Salonique et la Pologne : les récits sont accompagnés d'un dossier de l'historienne Katy Hazan et préfacés par Simone Veil et Tomi Ungerer, l'artiste alsacien qui a fondé son art sur le traumatisme de l'Occupation."
(Nouvel Observateur, 4 décembre 2008).
Page signée Stéphane Courvoisier (Ed. Delcourt / DR).
Adeline Fleury :
- "D'abord, il y a cette fillette recluse et confinée au silence dans une ferme du Béarn. Pas dans une cave, mais dans une bibliothèque. Quoi faire pour tenir et ne pas risquer d'attirer l'attention? C'est que la petite fille est juive et qu'en ces temps mouvementés - nous sommes en 1943 -, il vaut mieux vivre caché. Heureusement il y a les livres, des montagnes de livres. Balzac, Dumas, Hugo, de quoi transformer un quotidien douloureux en aventure culturelle et intellectuelle.
Et puis il y a ce petit Parisien de six ans. Les lois vichystes imposent le port de l'étoile jaune. Ses amis non juifs inconscients de la signification de l'insigne brodé sur la poitrine le jalousent, l'un d'entre eux lui arrache pour le lui dérober. Un geste qui évitera à l'enfant juif d'être raflé.
Mais il y a plus dur. Comme cette Polonaise de cinq ans qui voit un officier SS abattre de sang froid sa mère. C'est cela les Enfants sauvés, une BD signée par un collectif de dessinateurs et constituée de huit histoires vraies rendant hommage à la fois au courage des Justes et de ces enfants séparés de leurs parents par l'Histoire."
(JDD, 4 novembre 2008).
- "C’est avec beaucoup d’émotion que j’ai pris connaissance de l’adaptation en bande dessinée de huit témoignages d’enfants sauvés pendant la Shoah. A priori, j’étais assez méfiante vis-à-vis de cette présentation pour un ouvrage concernant un thème aussi douloureux et difficile à exprimer."
(Préface).
Scénarios de Philippe Thirault.
Illustrations de Gabriel Ippoliti, Nathalie Ferlut, Jeanne Puchol, Jean-François Solmon, Stéphane Courvoisier, Chloé Cruchaudet, Li-An et Alberto Pagliaro.
Ed. Delcourt, 2008, 72 p.
L. Gianati :
- "Ils se prénomment Alik, Alisa ou Rachel, avaient tous une dizaine d'années pendant la seconde guerre mondiale et ont survécu à la Shoah. A travers huit témoignages, ils racontent comment ils ont pu échapper à l'horreur, leur départ à l'étranger mais aussi le déchirement de laisser familles et amis entre les mains de l'ennemi.
Les enfants sauvés recueillent ces quelques histoires, poignantes, mises en images par huit auteurs différents. (…)
Les enfants sauvés parle avant tout de vie, d'espoir et de solidarité, présente des récits qui mélangent habilement l'atrocité et la douceur, la misanthropie et la fraternité. Il met en scène des gamins, traqués par les nazis, devant trouver refuge auprès de la population locale afin d'échapper à la déportation. Un docteur anesthésiant des bébés pour qu'ils ne fassent pas de bruit lors des contrôles, une famille juive se faisant passer pour catholique afin de passer la frontière, un gamin sauvé d'une rafle grâce à un copain qui lui avait dérobé son étoile jaune.
Chaque histoire, si semblable et différente à la fois, commence par une petite biographie, accompagnée d'une photo de l'enfant. Ainsi, malgré le peu de pages consacrées à chaque tranche de vie, un rapport privilégié s'est installé entre le narrateur et le lecteur, un instant de communion et de partage.
Choisir huit dessinateurs permet de ne pas ressentir de lassitude vis à vis d'un même thème, mais aussi de renforcer l'indépendance de chaque témoignage. Le trait réaliste de Jeanne Puchol suit celui beaucoup plus naïf de Nathalie Ferlut. Un peu plus loin, le coup de crayon de Stéphane Courvoisier, agrémenté de couleurs tendant vers le violet et le mauve, met en scène le destin tragique d'une mère et de sa fille. Chaque auteur apporte sa propre personnalité, son propre style, comme autant de regards différents."
(bdgest’, 24 novembre 2008)
Ed. Delcourt (DR).
Benoît Richard :
- "C’est Philippe Thirault qui a scénarisé les témoignages de ces 8 personnes, de ces 8 enfants juifs qui ont vécu la guerre et qui ont survécu grâce à la détermination et au courage de non-juifs. Au dessin, on retrouve des auteurs pas forcément très connus (Gabriel Ippoliti, An, Chloé Cruchaudet…) mais dont le graphisme affirmé et très doux donne un résultat vraiment concluant, très accessible et vraiment cohérent.
On l’a dit, ce collectif en bande dessinée a également une vocation pédagogique, c’est pourquoi on appréciera (en plus de la préface de Simone Veil et Tomi Ungerer) le dossier et les références qui figurent à la fin du livre avec de nombreuses informations sur le sort de enfants juifs pendant et après la Shoah ainsi que des information sur l’association Yad Layeled France qui est en partie à l’initiative du projet.Bref, en plus d’être une bande dessinée globalement plutôt réussie, “Les enfants sauvés” est une oeuvre précieuse qui viendra, espérons-le, enrichir bon nombre de CDI de collèges et de lycées de France et d’ailleurs."
(Benzine Magazine)
Laure Garcia :
- "1,5 million d'enfants ont péri dans la Shoah, déportés de l'Europe entière. Heureusement, ils ont aussi été nombreux à être cachés, quitte à ne retrouver ensuite aucun membre de leur famille ou à ne pas reconnaître les survivants.
Un livre poignant raconte en dessins des témoignages de ces enfances gâchées, de ces vies d'adulte si difficiles à construire... «Les Enfants sauvés» (Delcourt, 72 p., 14,95 euros) ou «Huit Histoires de survie», un collectif scénarisé par Philippe Thirault, traverse la France, les Pays-Bas, Salonique et la Pologne : les récits sont accompagnés d'un dossier de l'historienne Katy Hazan et préfacés par Simone Veil et Tomi Ungerer, l'artiste alsacien qui a fondé son art sur le traumatisme de l'Occupation."
(Nouvel Observateur, 4 décembre 2008).
Page signée Stéphane Courvoisier (Ed. Delcourt / DR).
Adeline Fleury :
- "D'abord, il y a cette fillette recluse et confinée au silence dans une ferme du Béarn. Pas dans une cave, mais dans une bibliothèque. Quoi faire pour tenir et ne pas risquer d'attirer l'attention? C'est que la petite fille est juive et qu'en ces temps mouvementés - nous sommes en 1943 -, il vaut mieux vivre caché. Heureusement il y a les livres, des montagnes de livres. Balzac, Dumas, Hugo, de quoi transformer un quotidien douloureux en aventure culturelle et intellectuelle.
Et puis il y a ce petit Parisien de six ans. Les lois vichystes imposent le port de l'étoile jaune. Ses amis non juifs inconscients de la signification de l'insigne brodé sur la poitrine le jalousent, l'un d'entre eux lui arrache pour le lui dérober. Un geste qui évitera à l'enfant juif d'être raflé.
Mais il y a plus dur. Comme cette Polonaise de cinq ans qui voit un officier SS abattre de sang froid sa mère. C'est cela les Enfants sauvés, une BD signée par un collectif de dessinateurs et constituée de huit histoires vraies rendant hommage à la fois au courage des Justes et de ces enfants séparés de leurs parents par l'Histoire."
(JDD, 4 novembre 2008).
mercredi 22 avril 2009
JUSTES : V
Liens vers les Justes parmi les Nations évoqués sur ce blog depuis sa création : V
VALADAS Auguste et Céline
VERGNES Armand et Célestine
VIATEAU Catherine
VIGNE Germaine
VIAL Charles
VERON Madeleine
VAROQUAUX Arthur
VANCOURT Raymond
VALADAS Auguste et Céline
VERGNES Armand et Célestine
VIATEAU Catherine
VIGNE Germaine
VIAL Charles
VERON Madeleine
VAROQUAUX Arthur
VANCOURT Raymond
JUSTES : T
Liens vers les Justes parmi les Nations évoqués sur ce blog depuis sa création : T
TENDERO Michel et Francesca
TOQUANT Jean-Pierre
TOUSSAINT Pierre et Julia
TYSIAK Joseph et Marianna
TRIEULET Antoinette
THIMMESCH Alfred
TERRIEN Xavier (Abbé)
TENDERO Michel et Francesca
TOQUANT Jean-Pierre
TOUSSAINT Pierre et Julia
TYSIAK Joseph et Marianna
TRIEULET Antoinette
THIMMESCH Alfred
TERRIEN Xavier (Abbé)
JUSTES : R
Liens vers les Justes évoqués sur ce blog depuis sa création : R
REITZ René et Mathilde
REY Pierre et Louise
ROUSSEAU Jacques et Simone
ROUSSEAU Françoise et Michel
ROGER Louise
REITZ René et Mathilde
REY Pierre et Louise
ROUSSEAU Jacques et Simone
ROUSSEAU Françoise et Michel
ROGER Louise
JUSTES : P
Liens vers les Justes évoqués sur ce blog depuis sa création : P
PAGNON Bertrand et Marie
PALON Rosa
PARDONNET-COUSOT Marie-Louise
PATROLIN André
PEGAZ Amélie, Raymond, Marie-Thérèse, Renée
PERRIER Pierre et Mélanie
PERRIER Simone
PERROT François, Marie et Marguerite
PERTHUIS Lucien et Elise
PETEUIL Emmanuel et Eugénie
PIEDALLU Raymonde
PIEL-BODIN
PIERRON Annette et Camille
PINGUET Anne-Marie
POTVIN Marthe Marie
PREVOST Jacques et Gisèle
PRIME Nestor et Roger
PAGNON Bertrand et Marie
PALON Rosa
PARDONNET-COUSOT Marie-Louise
PATROLIN André
PEGAZ Amélie, Raymond, Marie-Thérèse, Renée
PERRIER Pierre et Mélanie
PERRIER Simone
PERROT François, Marie et Marguerite
PERTHUIS Lucien et Elise
PETEUIL Emmanuel et Eugénie
PIEDALLU Raymonde
PIEL-BODIN
PIERRON Annette et Camille
PINGUET Anne-Marie
POTVIN Marthe Marie
PREVOST Jacques et Gisèle
PRIME Nestor et Roger
JUSTES : N
Liens vers les Justes parmi les Nations évoqués sur ce blog depuis sa création : N
NICOL Andrée
NICOLINI Pierre
NICOL Andrée
NICOLINI Pierre
JUSTES : M
Liens vers les Justes parmi les Nations évoqués sur ce blog depuis sa création : M
MAGNIER Cécile et Arthur
MALECOT Louis
MALLET Victor et Pauline
MARCEILLAC Jeanne
MARTIRE Michel
MAUGER Elisabeth et Pierre
MAZIER Laurent et Marie
MAZOYER Alphonse, Noémie et Firmin
MELISSON Francis et Julienne
MENOU Marie-Louise
MERCIER Suzanne
MORA Théodore et Elise
MOREAU Albert et Marguerite
MOUSSARON Jean. J.
MY-BARDET Claudia
MAGNIER Cécile et Arthur
MALECOT Louis
MALLET Victor et Pauline
MARCEILLAC Jeanne
MARTIRE Michel
MAUGER Elisabeth et Pierre
MAZIER Laurent et Marie
MAZOYER Alphonse, Noémie et Firmin
MELISSON Francis et Julienne
MENOU Marie-Louise
MERCIER Suzanne
MORA Théodore et Elise
MOREAU Albert et Marguerite
MOUSSARON Jean. J.
MY-BARDET Claudia
JUSTES : L
Liens vers les Justes parmi les Nations évoqués sur ce blog depuis sa création : L
LABORDERIE Catherine
LABUSSIERE Louise
LAFFITTE Lucie
LAFUE Jules
LAGROLLIERE Marie
LANEURIE Pierre-Aimé et Juliette
LANOUX Gabriel et Marie-Louise
LAPEYRE J-Marie, Germaine, Nathalie
LAPEYRE Jean-Marie, Nathalie et Marie
LARUE Théophile et Madeleine
LASNE Hermine
LE DONNE Pierre
LEFEBVRE Léon et Simone
LEGRIP Joseph et Léa
LIBERA Gina
LICINI Marthe et Alphonse
LLINARES Eusébie et Fanny
LOMBART Raymonde
LABORDERIE Catherine
LABUSSIERE Louise
LAFFITTE Lucie
LAFUE Jules
LAGROLLIERE Marie
LANEURIE Pierre-Aimé et Juliette
LANOUX Gabriel et Marie-Louise
LAPEYRE J-Marie, Germaine, Nathalie
LAPEYRE Jean-Marie, Nathalie et Marie
LARUE Théophile et Madeleine
LASNE Hermine
LE DONNE Pierre
LEFEBVRE Léon et Simone
LEGRIP Joseph et Léa
LIBERA Gina
LICINI Marthe et Alphonse
LLINARES Eusébie et Fanny
LOMBART Raymonde
JUSTES : J
Liens vers les Justes parmi les Nations évoqués sur ce blog depuis sa création : J
JAEGER Auguste et Marie
JULIEN Henri et Henriette
JURVILLIER Roger et Pierrette
JOSUAN Marcel et Claire
JOSSE Elisa et Marie
JEREWSKA Zofia
JANAILHAC Henri et Céline
JAEGER Auguste et Marie
JULIEN Henri et Henriette
JURVILLIER Roger et Pierrette
JOSUAN Marcel et Claire
JOSSE Elisa et Marie
JEREWSKA Zofia
JANAILHAC Henri et Céline
JUSTES : H
Liens vers les Justes parmi les Nations évoqués sur ce blog depuis sa création : H
HAUTCOEUR Félicien
HUGUES Emile
HOUDUSSE Julien et Laure
HOLOP Maria
HENRI-ROBERT Jeanne
HAUTCOEUR Félicien
HUGUES Emile
HOUDUSSE Julien et Laure
HOLOP Maria
HENRI-ROBERT Jeanne
JUSTES : G
Liens vers les Justes parmi les Nations évoqués sur ce blog depuis sa création : G
GASTELAIN René et Geneviève
GILLOT Henri
GINESTE Marie-Rose
GIRAULT Sylvine
GOUMY Marie-Thérèse
GOUY Victor et Anna
GRILLET Blanche Renée
GUY Henri et Renée
GREFFE Louis-C. et Marie-E.
GRANGER Eugène et Jeanne
GRANGER - CLAUDE Paulette
GRANDJEAN Gaston et FrédériqueGIROUSSE Gaston
GASTELAIN René et Geneviève
GILLOT Henri
GINESTE Marie-Rose
GIRAULT Sylvine
GOUMY Marie-Thérèse
GOUY Victor et Anna
GRILLET Blanche Renée
GUY Henri et Renée
GREFFE Louis-C. et Marie-E.
GRANGER Eugène et Jeanne
GRANGER - CLAUDE Paulette
GRANDJEAN Gaston et FrédériqueGIROUSSE Gaston
JUSTES : F
Liens vers les Justes parmi les Nations évoqués sur ce blog depuis sa création : F
FAGNOT Maurice et Henriette
FALIPPOU Alfred et Marie-Emile
FARGES Marguerite
FELTEN Louis et Jeanne
FIKET Paul et Augustine
FUNE André, Alice et Jeanne
FOURNIER Edmond et Yvonne
FOURNIER Abel et Suzanne
FOUCAULT Marcel
FONTAINE Emile
FERRIERES Alice
FERAUD Gabriel, Maria et Yvonne
FAURE Emile et Marie-Louise
FAUQUE Marie-Louise et Auguste
FAGNOT Maurice et Henriette
FALIPPOU Alfred et Marie-Emile
FARGES Marguerite
FELTEN Louis et Jeanne
FIKET Paul et Augustine
FUNE André, Alice et Jeanne
FOURNIER Edmond et Yvonne
FOURNIER Abel et Suzanne
FOUCAULT Marcel
FONTAINE Emile
FERRIERES Alice
FERAUD Gabriel, Maria et Yvonne
FAURE Emile et Marie-Louise
FAUQUE Marie-Louise et Auguste
JUSTES : D
Liens vers les pages consacrées aux Justes parmi les Nations évoqués sur ce blog depuis sa création : D
DAUGA Leah
DEGREMONT
de SOUSA MENDES Aristides
DORET Hélène
DUBOIS Léon et Claire
DEMERY Charles
DELAIRE Antonius
DUC Hélène
DURAND Marie-Berthe
DUMONTEIL René
de Chabot Pierre et Zoé
DAUGA Leah
DEGREMONT
de SOUSA MENDES Aristides
DORET Hélène
DUBOIS Léon et Claire
DEMERY Charles
DELAIRE Antonius
DUC Hélène
DURAND Marie-Berthe
DUMONTEIL René
de Chabot Pierre et Zoé
JUSTES : C
Liens vers les pages consacrées aux Justes des Nations depuis la création de ce blog : C
CANAL Denise
CHAMBON-SUR-LIGNON
CHEVALLIER René et Charlotte
COLIN Auguste et Marie
CORDIER Famille
CORNON Robert
CUVILLIER Gabriel, Germaine et Jean
CLOISEAU Raymond et Germaine
CIRON François et Françoise
CAPADEAUD Georges et Jeanne
CANAL Denise
CHAMBON-SUR-LIGNON
CHEVALLIER René et Charlotte
COLIN Auguste et Marie
CORDIER Famille
CORNON Robert
CUVILLIER Gabriel, Germaine et Jean
CLOISEAU Raymond et Germaine
CIRON François et Françoise
CAPADEAUD Georges et Jeanne
JUSTES : B
Liens vers les pages consacrées aux Justes des Nations évoqués sur ce blog depuis sa création : B
BACCARY André, Clémence et Yvonne
BEAUDIOT Henriette
BELTRAMI Ivan
BOISSERY Etienne et Marie, Annette et Pierrette
BORGEON Pierre et Marie
BOYAU Isidore et Léontine
BRETON Aimé, Roger, ThéréziaBOUTY Pierre et Marguerite
BROTTES Jean
BOUTET Lucienne
BOULAND René et Melina
BOUE Pierre
BIEWER Jean-B. et Louise
BERTIN Paul, Marguerite, Paulette
BERNICHON Honoré et Léa
BERGOFFEN Odette
BELLOCQ Pierre et Marie
BEAUFRERE Pierre et Berthe
BATT Pierre et Marie-Jeanne
BATISSE Pierre et Alphonsine
BARANGE Jean et Aimée
BAGAULD Henri et Marcelle
BACCARY André, Clémence et Yvonne
BEAUDIOT Henriette
BELTRAMI Ivan
BOISSERY Etienne et Marie, Annette et Pierrette
BORGEON Pierre et Marie
BOYAU Isidore et Léontine
BRETON Aimé, Roger, ThéréziaBOUTY Pierre et Marguerite
BROTTES Jean
BOUTET Lucienne
BOULAND René et Melina
BOUE Pierre
BIEWER Jean-B. et Louise
BERTIN Paul, Marguerite, Paulette
BERNICHON Honoré et Léa
BERGOFFEN Odette
BELLOCQ Pierre et Marie
BEAUFRERE Pierre et Berthe
BATT Pierre et Marie-Jeanne
BATISSE Pierre et Alphonsine
BARANGE Jean et Aimée
BAGAULD Henri et Marcelle
P. 132. Paroles de Thérèse Altglas à Mandres-les-Roses
Après les pages 127 et 131 de ce blog,
suite et fin de la cérémonie du 19 avril 2009
à Mandres-les-Roses.
Mairie, détail de la couverture de :suite et fin de la cérémonie du 19 avril 2009
à Mandres-les-Roses.
Jean-Claude De Glas, Deux enfants se souviennent. Destins croisés à Mandres-les-Roses durant la Shoah, Ed. de la Mémoire, plaquette de 8 p. (DR).
Ce blog vous a informés de la synthèse du dossier ayant convaincu l'Institut Yad Vashem d'ajouter les noms de Francis ainsi que de Julienne Mélisson à la liste des Justes parmi les Nations. Dans les deux discours prononcés lors de la cérémonie de reconnaissance, le 19 avril 2009, par Jean-Claude Perrault, Maire et son adjoint, Jean-Claude De Glas, ont été mises en lumière les conditions dans lesquelles s'est déroulé le sauvetage de Thérèse Altglas par ce couple de Justes.
Une troisième page, celle-ci, est tout aussi indispensable pour diffuser plus largement le discours tenu en ces circonstances si émouvantes par Thérèse Altglas. Mais tout comme le texte retenu par Jean-Claude De Glas, celui-ci représente in extenso plus d'une dizaine de pages. Nous ne pouvons dès lors que nous excuser, faute d'espace plus élargi qu'un blog, de ne publier ici qu'une synthèse espérée fidèle à l'esprit et au fond de ce long discours.
Thérèse Altglas :
- "(…) Je voudrais commencer ce discours en tenant tout d’abord à vous remercier d’être aujourd’hui à mes côtés pour partager ma joie et rendre un grand hommage à Mme et Mr MELISSON, ce couple mandrion que j’appelais « MEME & PEPE ».
En cette journée du 19 Avril 2009, c’est pour moi un grand honneur de pouvoir m’exprimer devant vous tous car, non seulement nous rendons à mes « SAUVEURS » l’hommage qu’ils méritent, mais, aujourd’hui, il se trouve que ce soit la date anniversaire de l’insurrection du ghetto de Varsovie. Je voudrais en quelques mots vous rappeler et bien vous faire comprendre qu’être née en 1941 et, de plus, être de confession juive, étaient la pire des choses qu’il puisse arriver à un nouveau-né.
Le hasard de la vie a accordé une chance immense à ma mère puisqu’elle a pu, en 1942, croiser le chemin de Mme & Mr MELISSON, habitants de Mandres-les-Roses, qui ont immédiatement répondu à son appel au secours avec le plus grand désintéressement.
POUR CEUX-CI, IL S’AGISSAIT DE SAUVER UNE VIE, LA VIE D’UN NOURRISSON.
Je souhaiterais rendre grâce à l’humanisme, à la tolérance et à la compassion de ces personnes qui ont eu le courage, pendant cette douloureuse période de la guerre, de :
me cacher au péril de leur vie, me choyer, m’aimer,
EN QUELQUE SORTE : m’adopter, et me considérer comme leur propre enfant.
Au travers de tous les livres, documents, discours, films que j’ai pu lire, entendre et voir, trop peu de personnes en France ont eu le courage, sous le joug de la barbarie nazie, d’agir de la sorte,
C'EST-A-DIRE : SAUVER DES VIES.
Comme le dit si justement le livre que l’on nomme le Talmud Thora, lequel nous apporte méditations, réflexions et enseignements, lus au quotidien dans les synagogues et tirés de l’ancien Testament :
« Quiconque sauve une vie, sauve l’univers tout entier ».
C’est ce qu’a fait ce couple merveilleux en sauvant la mienne.
J’ai malheureusement perdu une grande partie de ma famille pendant cette triste période de la guerre, famille qui a été exterminée à Auschwitz.
En particulier mon père, Abraham CYMERMANN, arrêté par la police française alors sous l’autorité du gouvernement de Vichy qui avait institué de nouvelles lois sur la question juive.
PAPA, toi que je n’ai jamais connu, qui m’a beaucoup manqué durant toute ma vie, et qui n’a pu m’entourer de l’amour d’un père si important pour un enfant.
Je suis très heureuse et honorée qu’il y ait parmi nous un témoin vivant de cette horrible période de la guerre, je parle de l’oncle de mon mari, qui, en pleine adolescence, a été déporté avec son frère à Auschwitz et qui, par je ne sais quel miracle, ont pu échapper à cette monstruosité qu’était ce camp de la mort.
Merci de saluer à travers lui toutes les commémorations qui ont eu lieu et qui auront lieu ces jours-ci sur l’histoire de la Shoah.
Bien après la libération, ayant atteint l’âge de raison, j’écoutais avec beaucoup d’attention sur les ondes des radios françaises, une chanson de Renée LEBAS, cousine de mon beau père et chanteuse-interprète de l’époque, dont les paroles m’ont beaucoup marquée et donné longtemps de l’espoir.
Cette chanson était aussi dédiée à tous ceux qui ont eu la chance de revenir des camps de la mort et qui se sont retrouvés à l’hôtel Lutécia et à l’hôtel Meurice à Paris, accueillis par la Croix Rouge française où ont été prodigués les soins nécessaires à tous ces moribonds revenus d’outre-tombe, et qui les ont aidés à reprendre doucement goût à la vie et leur permettant, ENFIN, de
jouir de leur liberté retrouvée. La chanson qu’elle interprétait était intitulée « Garde l’Espérance » dont voici le premier couplet et refrain :
« La bise gémit, les oiseaux n’ont plus d’horizon,
Pour nous la vie s’enfuit et ressemble à une prison.
N’entends-tu pas quand vient la nuit
L’écho au loin tout bas qui dit :
Garde l’espérance un autre temps viendra
Ta souffrance demain finira
Garde l’espérance ne crains jamais ton sort
En silence résiste et sois fort.
Une étoile dira le retour de tes rêves et de tes amours,
Et tes peines alors seront vaines car le monde chantera l’amour.
Garde l’espérance un autre temps viendra
Ta souffrance demain finira ».
J’ai beaucoup espéré en entendant ces paroles, mais, hélas, mon père n’est jamais revenu d’Auschwitz,
ET LE MONDE NE CHANTE TOUJOURS PAS L’AMOUR."
Thérèse Altglas (Arch. J-C De Glas et Le Parisien, montage JEA / DR).
- "Je souhaiterais que cette journée serve d’exemple pour faire comprendre aux nouvelles générations, toutes confessions confondues, qu’il ne faut jamais oublier les horreurs qui se sont déroulées pendant cette période de la guerre, ET QUE LE MONDE ENTIER A LAISSE FAIRE. Pour bien me faire comprendre, je souhaiterais ardemment que les parents et les enseignants évoquent, avec les enfants, cette période de la guerre que furent les camps de concentration et d’extermination que les historiens ont appelé « SHOAH » Comme le disait si justement Berthold BREICHT :
« Le ventre est encore fécond d’où a surgi la bête immonde ».
Malheureusement, chaque jour qui passe nous prouve la véracité de cette phrase.
(…)
Monsieur Jean-Claude PERRAULT, Maire de Mandres-les-Roses, j’aurais deux souhaits à formuler auprès de vous, n’ayez crainte, ils sont facilement réalisables :
le premier : que dans le futur plan d’urbanisme de votre Ville, il soit prévu, soit une rue, une place, un square, un jardin d’enfants, peut-être à un carrefour très fréquenté de votre Cité, ou sur tout autre édifice public, qu’un de ces lieux soit baptisé :
« MELISSON »
« Justes parmi les Nations ».
MES CHERS AMIS, je voudrais, pour terminer, avoir une pensée toute particulière pour ma mère et mon frère qui ont traversé cette période de la guerre cachés à PARIS dans le 18ème arrondissement qui, j’en suis sûre, pensaient tous les jours à moi qui était si loin d’eux car à cette époque, Mandres-les-Roses était le bout de la terre.
Malheureusement, ils ne sont plus de ce monde mais je suis certaine qu’ils auraient été particulièrement heureux de participer à cet hommage de mémoire rendu à CES JUSTES.
MAMAN, JACQUOT, JE PENSE TRES FORT A VOUS, MES DEUX ETRES SI CHERS DONT LE SANG QUI COULAIT DANS VOS VEINES EST AUSSI LE MIEN.
Je remercie toutes les personnes présentes au cimetière, une fois la cérémonie oeucuménique terminée, d’avoir bien voulu rendre un dernier hommage à ces JUSTES en éparpillant quelques grains de sable de Jérusalem, ville trois fois Sainte et en déposant sur leur sépulture un petit caillou de la même provenance, preuve de leur recueillement en ce jour du 19 Avril 2009.
MERCI A TOUS D’AVOIR PRIS LE TEMPS DE M’ECOUTER.
(s) Thérèse Altglas,
L’enfant que « Mémé & Pépé ont eu à travers moi, Thérèse, la petite juive.
Libellés :
Bibliothèque,
Comité Français Yad Vashem,
Justes,
Mémoire,
Shoah,
Témoignages
JUSTES : A
Liens vers les pages consacrées aux Justes parmi les Nations évoqués sur ce blog depuis sa création : A
ABRIBAT Honorine
ANTIER Auguste et Marie-J.
ARDOIN Mère
ARNAL Emmanuel et Marie-Louise
ARNOULT Maurice ANDRE Pierre
lundi 20 avril 2009
P. 131. Les Mélisson, Justes de Mandres-les-Roses
Mandres-les-Roses s'est vu confier
les Diplômes et Médailles de Justes parmi les Nations
aux noms de Francis et de Julienne Mélisson
L'événement est assez rare que pour n'avoir pas eu d'équivalent depuis l'ouverture de ce blog.
Quand à Jérusalem, l'Institut Yad Vashem a décidé sur base de leur dossier, que Francis et Julienne Mélisson allaient enrichir la si belle famille des Justes en France, ce couple s'était éteint. Sans descendance. Sans que des ayants-droits puissent être retrouvés par le Comité Français pour Yad Vashem.
Ce vide familial a été compensé par la Municipalité de Mandres-les-Roses qui prendra soin elle-même des Diplômes et Médailles de ces deux nouveaux Justes. Et son engagement résolu s'est traduit par une longue communication dans son Bulletin, sous le titre : "Notre Ville décernée "Juste parmi les Nations".
Bulletin municipal (DR).
Les ravages de la Shoah en France y sont rappelés de même, en parallèle, que les réactions salvatrices des Justes.
Le sauvetage de Thérèse Altglas-Cymermann par le couple Mélisson se trouve décrit dans son contexte spécifique. Ainsi que de manière croisée, le comment et le pourquoi de la mise à l'abri d'Evelyne Gradtsein, petite juive évacuée de la Ville.
A noter que cette communication via le Bulletin municipal tranche heureusement avec le regrettable silence qui prévaut dans une majorité des Villes et Communes où se déroulent des cérémonies de reconnaissances de Justes. Les sites internet officiels de trop de ces localités restent muets à cet égard. Ce qui ne peut que générer une forte dichotomie entre les discours prononcés en Mairie et l'absence d'annonces puis de compte-rendus à la population...
Cette brève parenthèse refermée, place à la cérémonie de ce 19 avril à la Mairie de Mandres-les-Roses.
Jean-Claude Perrault, Maire de Mandres-les-Roses (DR).
Discours du Maire, Jean-Claude Perrault :
- "Monsieur le Ministre Conseiller auprès de l’Ambassade d’Israël,
Madame et Monsieur les représentants de Yad Vashem (1)
Chers Collègues,
Chers Amis
Votre histoire Madame Thérèse ALTGLAS, je la partage depuis que je connais Jean-Claude (2), devenu depuis un de mes Adjoints, mais je laisserai aux divers orateurs qui vont se succéder le soin de faire revivre cette histoire à vos invités d’aujourd’hui.
C’est bien humblement que je vais leur laisser la parole, mais auparavant je voulais vous exprimer ma reconnaissance de nous avoir accordé de recueillir ce titre de ‘’ JUSTES PARMI LES NATIONS ‘’ attribué aux époux MELISSON . Ainsi nous sommes prêts à assurer la transmission de ce message au public et surtout aux jeunes générations afin que pareille histoire ne puisse se renouveler.
L’honneur qui est fait aujourd’hui à ce couple méritant que furent Francis et Julienne MELISSON doit servir d’exemple.
Avec mon équipe Municipale et l’aide des représentants de Parents d’Elèves et des Enseignants, je m’y engage solennellement.
Croyez bien que je suis imprégné des valeurs que vous défendez et je remercie Yad Vashem de nous honorer en confiant cette mission à notre Ville." Francis et Julienne Mélisson (Arch. J-C De Glas / DR).
Résumé du sauvetage de Thérèse Altglas (document du Comité Français pour Yad Vashem) :
- "Abraham Cymermann naquit à Varsovie (Pologne) le 15 juin 1897 et fut naturalisé Français en 1930. Il exerçait la profession de tailleur. Son épouse, née Berthe Losowski, elle-même de nationalité française, était native de Tours (Indre et Loire) et travaillait comme sténodactylo chez un huissier parisien. Tous deux eurent en 1941 une fille, Thérèse (aujourd’hui épouse Altglas).
Après l’arrestation du père pour raisons politiques, Thérèse et sa mère se retrouvèrent seules au 15 de la rue Myrha dans le 18e arrondissement de Paris
Leur situation déjà précaire, devint très vite préoccupante quant à leur sécurité. En conséquence, la mère se mit à la recherche d’une cache sûre. Elle l’a trouva par l’intermédiaire de l’une de ses tantes. Celle-ci travaillait avec Madame Marcelle Gelet, une habitante de Mandres-les-Roses. Laquelle connaissait Monsieur et Madame Mélisson et n’en disait que du bien.
De fait, c’est sans la moindre hésitation et malgré les risques encourus s’ils étaient dénoncés, que les Mélisson acceptèrent de prendre en charge la petite Thérèse. Ils l’accueillirent au sein de leur famille et assurèrent à sa mère que la fillette serait protégée et choyée.
Francis et Julienne Mélisson n’avaient pas d’enfant. Thérèse devint « leur fille unique ».
Elle est restée pendant toute la durée de la guerre sous la protection attentive de ses bienfaiteurs. Ceux-ci lui ont prodigué tout leur d’amour sans rien demander en échange, ni essayer de la convertir.
De 1946 à 1949 elle a été scolarisée à l’école de Mandres-les-Roses, ce qui a permis à sa mère de reconstruire un semblant de vie, le père étant mort en déportation en 1942.
La séparation d’avec ses sauveurs sera douloureuse mais Thérèse ne les a jamais oubliés, elle qui leur rendit visite régulièrement jusqu’à leur disparition : « Mémé en 1963 et Pépé en 1966 ».
Elle leur doit une reconnaissance éternelle et regrette qu’ils ne soient plus là aujourd’hui pour recevoir la Médaille et le Diplôme des JUSTES PARMI LES NATIONS, qui seront confiés et exposés à la mairie de Mandres-les-Roses."
NOTES :
(1) Paul Ejchenrand et Viviane Saül, délégués du Comité Français pour Yad Vashem.
(2) Jean-Claude De Glas dont le discours figure sur la page 127 de ce Blog (cliquer : ici ).
Tous nos remerciements à Viviane Saül ainsi qu'à Jean-Claude De Glas pour leurs apports indispensables (textes et images) à cette page du blog.
Libellés :
Comité Français Yad Vashem,
Justes,
Mémoire,
Shoah
samedi 18 avril 2009
P. 130. Insurrection du ghetto de Varsovie
Détail de photo montrant des juifs déportés du ghetto en feu (DR).
66e anniversaire...
Si les lecteurs le permettent, cette page sera comme de très longues minutes de silence seulement entrecoupées par la voix d'Arthur Zygielbojm (représentant du Bund auprès du gouvernement polonais en exil à Londres).
Détail de photo. Artillerie contre revolvers et fusils des insurgés (DR).
66e anniversaire...
Si les lecteurs le permettent, cette page sera comme de très longues minutes de silence seulement entrecoupées par la voix d'Arthur Zygielbojm (représentant du Bund auprès du gouvernement polonais en exil à Londres).
Détail de photo. Artillerie contre revolvers et fusils des insurgés (DR).
Arthur Zygielbojm :
- "Au nom des millions de juifs qui sont déjà morts, au nom de ceux qui sont assassinés dans les flammes, au nom des héroïques combattants et en notre nom à tous qui sommes promis à la mort, nous en appelons au monde entier (...).
- "Au nom des millions de juifs qui sont déjà morts, au nom de ceux qui sont assassinés dans les flammes, au nom des héroïques combattants et en notre nom à tous qui sommes promis à la mort, nous en appelons au monde entier (...).
Les Alliés doivent prendre conscience de la responsabilité historique qui rejaillirait sur eux s'ils restaient sans réaction face à un crime qui n'eut jamais d'équivalent perpétré par les criminels hitlériens contre tout un peuple tout près de périr."
Discours solennel le 27 avril 1943 devant le gouvernement polonais à Londres.
Devant la surdité, l'indifférence générales, Arthur Zygielbojm s'est suicidé, le 12 mai en laissant une lettre-testament dont voici un extrait :
- "Derrière les murs du ghetto se déroule à présent le dernier acte d’une tragédie sans précédent dans l’Histoire. La responsabilité du forfait consistant à exterminer la totalité de la population juive de Pologne retombe au premier chef sur les exécutants ; mais, indirectement, elle rejaillit également sur l’humanité tout entière. Les nations et les gouvernements alliés n’ont entrepris jusqu’ici aucune action concrète pour arrêter le massacre. En acceptant d’assister passivement à l’extermination de millions d’êtres humains sans défense —les enfants, les femmes – et les hommes martyrisés - ces pays sont devenus les complices des criminels.[...]
Devant la surdité, l'indifférence générales, Arthur Zygielbojm s'est suicidé, le 12 mai en laissant une lettre-testament dont voici un extrait :
- "Derrière les murs du ghetto se déroule à présent le dernier acte d’une tragédie sans précédent dans l’Histoire. La responsabilité du forfait consistant à exterminer la totalité de la population juive de Pologne retombe au premier chef sur les exécutants ; mais, indirectement, elle rejaillit également sur l’humanité tout entière. Les nations et les gouvernements alliés n’ont entrepris jusqu’ici aucune action concrète pour arrêter le massacre. En acceptant d’assister passivement à l’extermination de millions d’êtres humains sans défense —les enfants, les femmes – et les hommes martyrisés - ces pays sont devenus les complices des criminels.[...]
Je ne puis me taire. Je ne peux pas rester en vie alors même que disparaissent les derniers restes du peuple juif de Pologne dont je suis le représentant. Mes camarades du ghetto de Varsovie ont succombé, l’arme au poing, dans un dernier élan héroïque. Il ne m’a pas été donné de mourir comme eux, ni avec eux. Mais ma vie leur appartient et j’appartiens à leur tombe commune. Par ma mort, je désire exprimer ma protestation la plus profonde contre la passivité avec laquelle le monde observe et permet l’extermination du peuple juif."
P. 129. Deux Justes à Mérindol
(Mairie de Mérindol, graphisme JEA / DR).
Paul et Andrée Waltispurger, Justes parmi les Nations
La cérémonie de reconnaisance du couple de Justes Waltispurger s'est tenue à la Mairie de Mérindol le vendredi 17 avril 2009.
Leurs médailles et diplômes ont été remis à leurs ayants droits des mains de Robert Mizrahi, délégué du Comité Français pour Yad Vashem.
Synthèse du dossier Yad Vashem :
- "Paul et Andrée Waltispurger vivaient avec leurs quatre filles à l'École Régionale d'Agriculture d'Yvetot. Paul y remplissait les fonctions d'agent-comptable.
Liliane est née le 29 juillet 1940 à Paris XIVe, de parents Juifs polonais émigrés à Paris, Szymon Zajdow et de Chaja Sura née Syna.
Avec l'occupation, le père Szymon est arrêté et la mère, seule avec son bébé, doit travailler pour que toutes deux survivent.
A l'âge d'un an et demi, Liliane est confiée au couple Charles de Combes-la-Ville . Le bébé y restera près d'une année, appelant M. et Mme Charles, "Parrain" et "Marraine".
Les Charles ont fini par se lier d'amitié avec Chaja Sura et considèrent Liliane comme leur propre fille.
Hélas, Chaja Syna est arrêtée le 4 décembre 1942 et internée pendant 6 mois à la prison de la Roquette avant d'être envoyée à Drancy puis déportée sans retour vers Auschwitz le 2 septembre 1943.
Après cette tragique arrestation de sa mère, l'enfant est confiée à une œuvre protestante et conduite à Yvetot chez Paul et Andrée Waltispurger. Elle est comme une cinquième fille "tombée du ciel" dans ce foyer. Liliane a 2 ans et demi.
Marcelle Waltispurger se remémore :
"Une nuit de 1942, une dame est arrivée chez nous avec une petite fille. Je me souviens que l'on m'a retirée de mon lit et qu'on y a couché à ma place la petite fille. Le lendemain matin, assise à notre table, j'ai découvert cette fillette toute frisée, devant un grand bol de lait et une pomme".
Marguerite, une autre fille Waltispurger, rappelle les explications de ses parents :
"Ils m'avaient dit : les Allemands font du mal aux Juifs, c'est pour cela que nous avons pris Liliane avec nous, pour la protéger (...). Si jamais on vous demande qui est cette petite fille, dites simplement que c'est une petite sœur tombée du ciel".
Après guerre, Paul et Andrée Waltispurger effectuent de longues recherches, en vue d'adopter Liliane, orpheline. Ils apprennent que M. et Mme Charles sont animés des mêmes intentions.
Un jugement du Tribunal Civil d'Yvetot tranche en faveur de M. et Mme Charles. En conséquence, Liliane retourne chez ces derniers.
En 1946, elle apprend néanmoins que son père a survécu à la déportation. A six ans, elle le retrouve pour la première fois. Elle découvre alors qu'elle ne s'appelle pas Liliane Syna mais Liliane Zajdow. Néanmoins, elle continue à grandir chez M. et Mme Charles. A ses 14 ans, elle rejoint enfin son père qui vit à Varsovie, s'y est remarié et a un enfant de 7 ans.
Liliane poursuit ses études comme pensionnaire à Poznan (Pologne) et lorsque son père part vivre en Australie en 1958, elle ne rêve que de "rentrer en France". Son vœu sera exaucé en 1971 avec son diplôme d'ingénieur en technologie laitière.
En 1976, elle est engagée à l'Office National des Anciens Combattants en qualité d'agent administratif au Service Social.
Entretemps, en 1965, les Waltispurger s'installèrent à Mérindol. Andrée meurt en 1983 et Paul en 2001.
En 2005, Liliane Zajdow s'éteint à son tour. Mais avant sa disparition, elle avait entamé une procédure de reconnaissance des Justes pour ceux qui l'avaient sauvée de la Shoah.
Annick, la fille de Liliane, a repris le flambeau quand elle découvrit ce dossier après le décès de sa maman. Elle l'a porté jusqu'à cette reconnaissance comme Justes parmi les Nations."
.
Paul et Andrée Waltispurger, Justes parmi les Nations
La cérémonie de reconnaisance du couple de Justes Waltispurger s'est tenue à la Mairie de Mérindol le vendredi 17 avril 2009.
Leurs médailles et diplômes ont été remis à leurs ayants droits des mains de Robert Mizrahi, délégué du Comité Français pour Yad Vashem.
Synthèse du dossier Yad Vashem :
- "Paul et Andrée Waltispurger vivaient avec leurs quatre filles à l'École Régionale d'Agriculture d'Yvetot. Paul y remplissait les fonctions d'agent-comptable.
Liliane est née le 29 juillet 1940 à Paris XIVe, de parents Juifs polonais émigrés à Paris, Szymon Zajdow et de Chaja Sura née Syna.
Avec l'occupation, le père Szymon est arrêté et la mère, seule avec son bébé, doit travailler pour que toutes deux survivent.
A l'âge d'un an et demi, Liliane est confiée au couple Charles de Combes-la-Ville . Le bébé y restera près d'une année, appelant M. et Mme Charles, "Parrain" et "Marraine".
Les Charles ont fini par se lier d'amitié avec Chaja Sura et considèrent Liliane comme leur propre fille.
Hélas, Chaja Syna est arrêtée le 4 décembre 1942 et internée pendant 6 mois à la prison de la Roquette avant d'être envoyée à Drancy puis déportée sans retour vers Auschwitz le 2 septembre 1943.
Après cette tragique arrestation de sa mère, l'enfant est confiée à une œuvre protestante et conduite à Yvetot chez Paul et Andrée Waltispurger. Elle est comme une cinquième fille "tombée du ciel" dans ce foyer. Liliane a 2 ans et demi.
Marcelle Waltispurger se remémore :
"Une nuit de 1942, une dame est arrivée chez nous avec une petite fille. Je me souviens que l'on m'a retirée de mon lit et qu'on y a couché à ma place la petite fille. Le lendemain matin, assise à notre table, j'ai découvert cette fillette toute frisée, devant un grand bol de lait et une pomme".
Marguerite, une autre fille Waltispurger, rappelle les explications de ses parents :
"Ils m'avaient dit : les Allemands font du mal aux Juifs, c'est pour cela que nous avons pris Liliane avec nous, pour la protéger (...). Si jamais on vous demande qui est cette petite fille, dites simplement que c'est une petite sœur tombée du ciel".
Après guerre, Paul et Andrée Waltispurger effectuent de longues recherches, en vue d'adopter Liliane, orpheline. Ils apprennent que M. et Mme Charles sont animés des mêmes intentions.
Un jugement du Tribunal Civil d'Yvetot tranche en faveur de M. et Mme Charles. En conséquence, Liliane retourne chez ces derniers.
En 1946, elle apprend néanmoins que son père a survécu à la déportation. A six ans, elle le retrouve pour la première fois. Elle découvre alors qu'elle ne s'appelle pas Liliane Syna mais Liliane Zajdow. Néanmoins, elle continue à grandir chez M. et Mme Charles. A ses 14 ans, elle rejoint enfin son père qui vit à Varsovie, s'y est remarié et a un enfant de 7 ans.
Liliane poursuit ses études comme pensionnaire à Poznan (Pologne) et lorsque son père part vivre en Australie en 1958, elle ne rêve que de "rentrer en France". Son vœu sera exaucé en 1971 avec son diplôme d'ingénieur en technologie laitière.
En 1976, elle est engagée à l'Office National des Anciens Combattants en qualité d'agent administratif au Service Social.
Entretemps, en 1965, les Waltispurger s'installèrent à Mérindol. Andrée meurt en 1983 et Paul en 2001.
En 2005, Liliane Zajdow s'éteint à son tour. Mais avant sa disparition, elle avait entamé une procédure de reconnaissance des Justes pour ceux qui l'avaient sauvée de la Shoah.
Annick, la fille de Liliane, a repris le flambeau quand elle découvrit ce dossier après le décès de sa maman. Elle l'a porté jusqu'à cette reconnaissance comme Justes parmi les Nations."
.
mercredi 15 avril 2009
P. 128. Les marches de la mort
Avril 2009, 590 p.
Présentation par les Ed. Fayard :
- "Dans les derniers mois de la Seconde Guerre mondiale, alors qu’étaient évacués les camps de concentration, entre 250 000 et 300 000 détenus ont perdu la vie sur les 700 000 qui y étaient encore internés en janvier 1945. Ils ont été massivement massacrés par leurs gardiens à la veille du départ, par les escorteurs des colonnes d’évacués ainsi que par des meurtriers de provenance diverse dont un bon nombre de civils, et ce, souvent sur le territoire de l’Allemagne.
Même dans l’histoire du IIIe Reich qui, malgré la brièveté de son existence, a atteint des niveaux de criminalité inédits, on trouve peu d’exemples d’un meurtre de masse aussi féroce, aussi cruel et aussi efficacement mené que celui qui fut perpétré à la veille de son effondrement final.
En quoi cette ultime période du conflit durant laquelle se joua le dernier acte du génocide nazi est-elle singulière ? S’agit-il d’une phase différente de celle qui avait précédé la fin d’octobre 1944, date à laquelle Himmler donna l’ordre de cesser les massacres à Auschwitz ? Relève-t-elle de la politique génocidaire amorcée à l’été 1941 ? Tout s’explique-t-il par le chaos lié à l’effondrement du régime ? La période des marches de la mort se distingue-t-elle des autres étapes du génocide nazi par des traits spécifiques ?
Ces questions n’avaient quasiment pas été débattues jusqu’à présent malgré l’abondance des travaux scientifiques sur les camps de concentration et le génocide nazi. Cette étude, qui s’appuie sur un abondant matériau d’archives en toutes langues dispersées un peu partout dans le monde, est la première à décrire et à analyser la fin du IIIe Reich sous son aspect le moins connu : sa tentative ultime pour achever sa «mission historique» en liquidant les ennemis de la «race aryenne» et ses adversaires politiques avant son propre anéantissement."
Extrait : "... les internés d'Auschwitz".
- "Au milieu de la confusion dantesque qui, dans cette deuxième moitié de janvier 1945, s'était emparée de la Silésie lors de la débâcle, en pleine fuite devant l'Armée rouge et tandis que toutes les routes étaient déjà saturées, les internés d'Auschwitz passèrent du statut de ressource économique à préserver à celui de danger et d'obstacle pour la sécurité. Dans la longue liste des formations candidates au repli vers l'ouest, les internés représentaient la dernière des priorités. L'armée, la police, les civils, l'équipement vital, les prisonniers de guerre, tous venaient avant. Il n'y avait guère de place pour ces misérables en loques et en haillons sur les routes d'un Reich en train de revenir, comme une peau de chagrin, à ses anciennes frontières, et rien n'empêchait qu'on les massacre sans pitié.
[...] Après le départ du camp, les détenus se retrouvaient entièrement à la merci de gardiens eux-mêmes privés d'instructions claires sur la conduite à tenir, même si en règle générale ils avaient compris que tuer ceux qui ralentissaient la progression ou tentaient de s'évader ne posait pas vraiment de problème. C'est dans cette confusion que les évacuations se métamorphosèrent en redoutables marches de la mort. Devenues parfois des errances sans but, d'absurdes elles devinrent tragiques."
Extrait : "...nihlisme."
- "Ce sont les gardes qui cheminaient aux côtés des prisonniers qui prenaient la décision d'appuyer sur la gâchette pendant les marches de la mort [...] Que tant d'individus disposent du droit de vie ou de mort ne s'était encore jamais produit dans les années du génocide nazi. Il s'agissait là d'une situation radicalement différente de celle qui avait cours jusqu'à l'été 1944, lorsque la gestion bureaucratique et les mécanismes de contrôle avaient prévalu, si relâchés et disparates qu'ils fussent.
[...] En dépit de la persistance du consensus idéologique exterminateur, la nature de l'objet du processus meurtrier s'était modifiée. L'ennemi n'était plus seulement le juif ou les autres adversaires de race (les Tsiganes, les Polonais) ou les profanateurs de la race et les opposants politiques (les prisonniers de guerre soviétiques, les malades mentaux ou autres individus frappés par le sort). Ce processus meurtrier s'engageait sur la voie du nihilisme en s'affranchissant des contours clairs du passé. Il continuait à s'appuyer sur un consensus, mais ses victimes n'étaient plus définies que par une notion vague et imaginaire, celle d'un groupe menaçant, inférieur et indigne de vivre.
[...] Il s'agissait de milliers, voire de dizaines de milliers de bourreaux qui, pour la plupart, ne commirent pas plus d'un meurtre ou n'appuyèrent sur la gâchette qu'un nombre limité de fois. Ils se distinguaient des "experts" qui avaient servi l'industrie de la mort et ils se différenciaient des groupes de tueurs traditionnels du génocide nazi - les officiers et dirigeants des camps d'extermination, les membres des Einsatzgruppen ou autres unités mobiles de tuerie qui avaient opéré à l'Est, ou encore les meurtriers de l'appareil bureaucratique qui avaient actionné de leur bureau les rouages de la machine exterminatrice. [...]
Ces crimes n'étaient plus commis sur le territoire d'un "Orient barbare", mais sur le sol allemand et autrichien, entre les quartiers d'habitation et les champs de la population civile, en sa présence, et bien souvent, avec son aide."
Femmes en marche pour tenter d'échapper à la mort (DR).
Thomas Wieder :
- "En janvier 1945, plus de 700 000 prisonniers peuplaient encore les camps nazis. Quatre mois plus tard, au moment de la capitulation allemande, seuls 450 000 avaient survécu aux "marches de la mort" qui suivirent l'évacuation des camps devant l'arrivée des armées libératrices. C'est cet épisode terrible que raconte Daniel Blatman (1). Professeur à l'université hébraïque de Jérusalem, ce spécialiste de l'histoire des juifs de Pologne n'est pas le seul à s'être intéressé au sujet. Mais il est le premier à lui avoir consacré une étude de cette ampleur.
Son travail est d'abord une gigantesque synthèse. Avec une précision extrême, Blatman retrace, parfois au kilomètre près, le parcours de dizaines de ces "marches" qui se succédèrent à partir du 1er avril 1944, date de l'évacuation de Majdanek, premier grand camp libéré par l'Armée rouge. Il montre, au passage, que les exécutions furent décidées le plus souvent par les gardes eux-mêmes, qui jouissaient d'une liberté totale de la part de leur hiérarchie.
"Ce sont ces ordres d'extermination locaux, précise-t-il, qui transformèrent l'évacuation des camps en itinéraires meurtriers." L'avalanche de détails rend la lecture souvent fastidieuse. Mais elle permet de prendre la mesure d'un phénomène qui dura un an. Une année pendant laquelle des dizaines de milliers d'individus à bout de forces convergèrent vers le centre du IIIe Reich, au fil de son rétrécissement progressif.
Cette étude - et c'est son second intérêt - permet aussi de mieux cerner l'identité des tueurs. Ceux-ci furent beaucoup plus divers qu'on ne le croit souvent, et les SS furent loin d'être les seuls à procéder aux exécutions. Soldats en déroute, policiers, militants locaux du parti nazi, même des maires et de simples villageois sans passé criminel se transformèrent en meurtriers d'un jour. L'explication, Daniel Blatman la situe dans la "décomposition" extrême de la société allemande, et notamment dans l'état d'esprit d'une "population inquiète pour son avenir, (...) qui tendait une oreille attentive à tous les récits d'atrocités perpétrés par un ennemi qui se rapprochait chaque jour davantage". Ennemi auquel les déportés étaient assimilés, par leur nationalité ou leurs convictions.
(Le Monde, 10 avril 2009).
Tenues rayées, silhouettes encadrées d'uniformes nazis (DR).
Jean-Claude Giabicani :
- "Professeur d’Histoire à l’Université Hébraïque de Jérusalem, Daniel Blatman (1) écrit une histoire qui, en dépit des très nombreux témoignages, n’avait jamais encore été écrite. L’évacuation par les nazis des camps de concentration dans les derniers mois de la seconde guerre mondiale a donné lieu au massacre de 250.000 à 300.000 détenus sur les 700.000 qui y étaient encore internés en janvier 1945.
L’immense travail du Pr. Blatman a consisté à analyser, depuis les origines mêmes du nazisme, la singularité de ces massacres massifs. Les marches de la mort s’inscrivent, nous le savions déjà, dans l’entreprise génocidaire et exterminatrice nazie. Mais elles offrent aussi un aspect singulier : un des points les plus remarquables est que la population civile allemande s’organise en communauté criminelle, jusqu’au dernier jour de la Guerre.
En ce temps-là, il n’y a plus guère de distinctions faites par les bourreaux entre déportés raciaux et politiques : tous sont réduits à l’anonymat "d’ennemis du peuple allemand". Les analyses du Pr. Blatman permettront notamment de comprendre ce contre quoi luttaient les Résistants internés qui, nombreux dans les évacuations, furent assassinés dans les derniers mois et les dernières semaines de la guerre : la folie criminelle de l’entreprise nazie, dont Daniel Blatman analyse de manière synthétique et pluridimensionnelle la logique interne.
J’ajouterai que, pour moi comme pour nombre d’autres lecteurs, la rigueur historique de ce livre s’est accompagnée, à la lecture, d’une intense émotion au souvenir de la cruauté inouïe dont ont été victimes ceux qui subirent ces marches de la mort, dont l’histoire, grâce à l’auteur, a enfin été écrite."
(Mémoire et espoirs de la Résistance).
Note :
(1) Daniel Blatman a notamment publié :
- Votre liberté et la nôtre. Le mouvement ouvrier juif Bund en Pologne, 1939-1949 , Ed. Cerf, 2002.
- En direct du Ghetto. La presse clandestine juive dans le Ghetto de Varsovie , Ed. Cerf, 2005.
Présentation par les Ed. Fayard :
- "Dans les derniers mois de la Seconde Guerre mondiale, alors qu’étaient évacués les camps de concentration, entre 250 000 et 300 000 détenus ont perdu la vie sur les 700 000 qui y étaient encore internés en janvier 1945. Ils ont été massivement massacrés par leurs gardiens à la veille du départ, par les escorteurs des colonnes d’évacués ainsi que par des meurtriers de provenance diverse dont un bon nombre de civils, et ce, souvent sur le territoire de l’Allemagne.
Même dans l’histoire du IIIe Reich qui, malgré la brièveté de son existence, a atteint des niveaux de criminalité inédits, on trouve peu d’exemples d’un meurtre de masse aussi féroce, aussi cruel et aussi efficacement mené que celui qui fut perpétré à la veille de son effondrement final.
En quoi cette ultime période du conflit durant laquelle se joua le dernier acte du génocide nazi est-elle singulière ? S’agit-il d’une phase différente de celle qui avait précédé la fin d’octobre 1944, date à laquelle Himmler donna l’ordre de cesser les massacres à Auschwitz ? Relève-t-elle de la politique génocidaire amorcée à l’été 1941 ? Tout s’explique-t-il par le chaos lié à l’effondrement du régime ? La période des marches de la mort se distingue-t-elle des autres étapes du génocide nazi par des traits spécifiques ?
Ces questions n’avaient quasiment pas été débattues jusqu’à présent malgré l’abondance des travaux scientifiques sur les camps de concentration et le génocide nazi. Cette étude, qui s’appuie sur un abondant matériau d’archives en toutes langues dispersées un peu partout dans le monde, est la première à décrire et à analyser la fin du IIIe Reich sous son aspect le moins connu : sa tentative ultime pour achever sa «mission historique» en liquidant les ennemis de la «race aryenne» et ses adversaires politiques avant son propre anéantissement."
Extrait : "... les internés d'Auschwitz".
- "Au milieu de la confusion dantesque qui, dans cette deuxième moitié de janvier 1945, s'était emparée de la Silésie lors de la débâcle, en pleine fuite devant l'Armée rouge et tandis que toutes les routes étaient déjà saturées, les internés d'Auschwitz passèrent du statut de ressource économique à préserver à celui de danger et d'obstacle pour la sécurité. Dans la longue liste des formations candidates au repli vers l'ouest, les internés représentaient la dernière des priorités. L'armée, la police, les civils, l'équipement vital, les prisonniers de guerre, tous venaient avant. Il n'y avait guère de place pour ces misérables en loques et en haillons sur les routes d'un Reich en train de revenir, comme une peau de chagrin, à ses anciennes frontières, et rien n'empêchait qu'on les massacre sans pitié.
[...] Après le départ du camp, les détenus se retrouvaient entièrement à la merci de gardiens eux-mêmes privés d'instructions claires sur la conduite à tenir, même si en règle générale ils avaient compris que tuer ceux qui ralentissaient la progression ou tentaient de s'évader ne posait pas vraiment de problème. C'est dans cette confusion que les évacuations se métamorphosèrent en redoutables marches de la mort. Devenues parfois des errances sans but, d'absurdes elles devinrent tragiques."
Buchenwald, étape de marches de la mort, notamment pour des déportés d'Auschwitz. Dessin d'Auguste Favier (DR).
Extrait : "...nihlisme."
- "Ce sont les gardes qui cheminaient aux côtés des prisonniers qui prenaient la décision d'appuyer sur la gâchette pendant les marches de la mort [...] Que tant d'individus disposent du droit de vie ou de mort ne s'était encore jamais produit dans les années du génocide nazi. Il s'agissait là d'une situation radicalement différente de celle qui avait cours jusqu'à l'été 1944, lorsque la gestion bureaucratique et les mécanismes de contrôle avaient prévalu, si relâchés et disparates qu'ils fussent.
[...] En dépit de la persistance du consensus idéologique exterminateur, la nature de l'objet du processus meurtrier s'était modifiée. L'ennemi n'était plus seulement le juif ou les autres adversaires de race (les Tsiganes, les Polonais) ou les profanateurs de la race et les opposants politiques (les prisonniers de guerre soviétiques, les malades mentaux ou autres individus frappés par le sort). Ce processus meurtrier s'engageait sur la voie du nihilisme en s'affranchissant des contours clairs du passé. Il continuait à s'appuyer sur un consensus, mais ses victimes n'étaient plus définies que par une notion vague et imaginaire, celle d'un groupe menaçant, inférieur et indigne de vivre.
[...] Il s'agissait de milliers, voire de dizaines de milliers de bourreaux qui, pour la plupart, ne commirent pas plus d'un meurtre ou n'appuyèrent sur la gâchette qu'un nombre limité de fois. Ils se distinguaient des "experts" qui avaient servi l'industrie de la mort et ils se différenciaient des groupes de tueurs traditionnels du génocide nazi - les officiers et dirigeants des camps d'extermination, les membres des Einsatzgruppen ou autres unités mobiles de tuerie qui avaient opéré à l'Est, ou encore les meurtriers de l'appareil bureaucratique qui avaient actionné de leur bureau les rouages de la machine exterminatrice. [...]
Ces crimes n'étaient plus commis sur le territoire d'un "Orient barbare", mais sur le sol allemand et autrichien, entre les quartiers d'habitation et les champs de la population civile, en sa présence, et bien souvent, avec son aide."
Femmes en marche pour tenter d'échapper à la mort (DR).
Thomas Wieder :
- "En janvier 1945, plus de 700 000 prisonniers peuplaient encore les camps nazis. Quatre mois plus tard, au moment de la capitulation allemande, seuls 450 000 avaient survécu aux "marches de la mort" qui suivirent l'évacuation des camps devant l'arrivée des armées libératrices. C'est cet épisode terrible que raconte Daniel Blatman (1). Professeur à l'université hébraïque de Jérusalem, ce spécialiste de l'histoire des juifs de Pologne n'est pas le seul à s'être intéressé au sujet. Mais il est le premier à lui avoir consacré une étude de cette ampleur.
Son travail est d'abord une gigantesque synthèse. Avec une précision extrême, Blatman retrace, parfois au kilomètre près, le parcours de dizaines de ces "marches" qui se succédèrent à partir du 1er avril 1944, date de l'évacuation de Majdanek, premier grand camp libéré par l'Armée rouge. Il montre, au passage, que les exécutions furent décidées le plus souvent par les gardes eux-mêmes, qui jouissaient d'une liberté totale de la part de leur hiérarchie.
"Ce sont ces ordres d'extermination locaux, précise-t-il, qui transformèrent l'évacuation des camps en itinéraires meurtriers." L'avalanche de détails rend la lecture souvent fastidieuse. Mais elle permet de prendre la mesure d'un phénomène qui dura un an. Une année pendant laquelle des dizaines de milliers d'individus à bout de forces convergèrent vers le centre du IIIe Reich, au fil de son rétrécissement progressif.
Cette étude - et c'est son second intérêt - permet aussi de mieux cerner l'identité des tueurs. Ceux-ci furent beaucoup plus divers qu'on ne le croit souvent, et les SS furent loin d'être les seuls à procéder aux exécutions. Soldats en déroute, policiers, militants locaux du parti nazi, même des maires et de simples villageois sans passé criminel se transformèrent en meurtriers d'un jour. L'explication, Daniel Blatman la situe dans la "décomposition" extrême de la société allemande, et notamment dans l'état d'esprit d'une "population inquiète pour son avenir, (...) qui tendait une oreille attentive à tous les récits d'atrocités perpétrés par un ennemi qui se rapprochait chaque jour davantage". Ennemi auquel les déportés étaient assimilés, par leur nationalité ou leurs convictions.
(Le Monde, 10 avril 2009).
Tenues rayées, silhouettes encadrées d'uniformes nazis (DR).
Jean-Claude Giabicani :
- "Professeur d’Histoire à l’Université Hébraïque de Jérusalem, Daniel Blatman (1) écrit une histoire qui, en dépit des très nombreux témoignages, n’avait jamais encore été écrite. L’évacuation par les nazis des camps de concentration dans les derniers mois de la seconde guerre mondiale a donné lieu au massacre de 250.000 à 300.000 détenus sur les 700.000 qui y étaient encore internés en janvier 1945.
L’immense travail du Pr. Blatman a consisté à analyser, depuis les origines mêmes du nazisme, la singularité de ces massacres massifs. Les marches de la mort s’inscrivent, nous le savions déjà, dans l’entreprise génocidaire et exterminatrice nazie. Mais elles offrent aussi un aspect singulier : un des points les plus remarquables est que la population civile allemande s’organise en communauté criminelle, jusqu’au dernier jour de la Guerre.
En ce temps-là, il n’y a plus guère de distinctions faites par les bourreaux entre déportés raciaux et politiques : tous sont réduits à l’anonymat "d’ennemis du peuple allemand". Les analyses du Pr. Blatman permettront notamment de comprendre ce contre quoi luttaient les Résistants internés qui, nombreux dans les évacuations, furent assassinés dans les derniers mois et les dernières semaines de la guerre : la folie criminelle de l’entreprise nazie, dont Daniel Blatman analyse de manière synthétique et pluridimensionnelle la logique interne.
J’ajouterai que, pour moi comme pour nombre d’autres lecteurs, la rigueur historique de ce livre s’est accompagnée, à la lecture, d’une intense émotion au souvenir de la cruauté inouïe dont ont été victimes ceux qui subirent ces marches de la mort, dont l’histoire, grâce à l’auteur, a enfin été écrite."
(Mémoire et espoirs de la Résistance).
Note :
(1) Daniel Blatman a notamment publié :
- Votre liberté et la nôtre. Le mouvement ouvrier juif Bund en Pologne, 1939-1949 , Ed. Cerf, 2002.
- En direct du Ghetto. La presse clandestine juive dans le Ghetto de Varsovie , Ed. Cerf, 2005.
Inscription à :
Articles (Atom)