jeudi 22 juillet 2010

P. 258. Louis et Jeanne Felten, Justes parmi les Nations

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Une du quotidien "Le Pays" (DR).

Cérémonie de reconnaissance
à Chagey

Le 8 juillet, la Médaille et le Diplôme de Justes parmi les Nations ont été remis à titre posthume à Louis et à Jeanne Felten. Leur fille, Jeannine Sainsimon-Felten les a reçus des mains de Gilbert Roos, Consul d'Israël à Strasbourg. A l'invitation du Maire, Josette Loch ainsi que du Délégué du Comité Français pour Yad Vashem, Didier Cerf, cette cérémonie eut pour cadre la salle Georges Brassens à Chagey.

Synthèse du dossier Yad Vashem :

- "Dès leur naissance, les destins d’Yvan Rueff et de Louis Felten vont se lier. Tous deux naissent à Guebwiller (Haut-Rhin). Le premier appartient à une communauté juive de vieille implantation, il est né en 1906. Le second vit le jour en 1913.

Avec la crise des années 30, le travail devient rare. Louis et Jeanne, son épouse originaire de Soultz, quittent le Haut-Rhin pour le Doubs. Les forges d’Audincourt engagent encore. Louis y trouve un emploi et le couple s’installe à Héricourt.

Motivé par leur exemple, Yvan Rueff propose à son épouse, Maria, une jeune catholique de Wasserbourg, de suivre le même itinéraire. Tous deux sont engagés chez Peugeot et habitent désormais à Héricourt.

La famille Felten s’agrandit en 1937 avec la naissance de Jeannine qui sera suivie de Raymond en 1940 (avec pour marraine Maria Rueff) et de Daniel en 1942.

Le père de famille décide de changer du tout au tout son orientation professionnelle et d’entrer dans la police. Après l’école de Plombières-les-Dijon, Louis est d’abord attaché au commissariat d’Audincourt puis à celui d’Héricourt.
Les Felten aménagent donc dans cette commune de la Haute-Saône en 1943.

Alors que sévit la persécution des juifs, et pour en préserver Yvan Rueff, le couple Felten lui offre de l’abriter. Pour les voisins et les curieux éventuels, voire les personnes malveillantes, Yvan sera présenté comme étant un cousin. S’il est ainsi sauvé, son épouse Maria est mise derrière les barbelés de Drancy. Heureusement pour elle, elle prouve qu’elle n’est pas juive et même catholique. Les autorités occupantes la remettent en liberté…

En août 1944, Yvan Rueff sort de l’ombre. Il rejoint le maquis du Lomont.

Quant à Louis Felten dont la patriotisme est sans faille et qui avertit notamment des juifs d’arrestations programmées, il se trouve mis en état d’arrestation le 11 septembre 1944. Interné à Heilbronn, il retrouvera la liberté le 1er mai 1945."

Louis Felten, policier à Héricourt (Photo prise en 1955/Le Pays/DR).

- "Ses mérites seront reconnus qui lui vaudront la Croix de guerre, la Médaille militaire, la Croix du combattant volontaire de la résistance, la Médaille de la déportation et la Légion d'honneur. Il restera attaché au commissariat d’Héricourt jusqu’à sa retraite en 1968."

Claude Raymond :

- "Prenant tous les risques, Jeanne et Louis Felten avaient recueilli chez eux, à Héricourt, Yvan Ruell réfractaire au STO israélite, du 5 février au 28 août 1944. Ces huit mois ont sauvé la vie d'un homme traqué dont les parents belfortains ont été raflés par la police française du régime collaborationniste de Vichy pour être envoyés à Dachau.
(...) Louis Felten participe de façon active à divers coups de main, réception de parachutages, transports d'armes et de blessés, sabotages à l'explosif. Il fournit de faux papiers aux fugitifs. Mais surtout sa parfaite connaissance de la langue allemande lui permet de renseigner avec efficacité sur les activités de la Feldgendarmerie. Nombre de personnes échappent grâce à lui à une arrestation certaine."
(Le Pays).

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