mardi 8 juillet 2008

P. 56. Quatre Justes à Givet


Givet (BCFYV/DR).

Deux couples des Ardennes ont été honorés le 6 juillet.

A l'invitation de Claude Wallendorf, Conseiller Général, Maire de Givet
et de
Didier Cerf, Délégué Régional du Comité Français pour Yad Vashem,
les salons d'honneur du Centre Culturel des Récollectives à Givet
ont abrité une cérémonie de reconnaissance comme Justes parmi les Nations
de Lucien et de Marie ACHART
ainsi que de Georges et de Lucienne DEREIMS.

Les Médailles et Diplômes de ces quatre sauveteurs de Juifs ont été remis
à titre posthume
à leur fille et petite-fille Gisèle Lelong-Dereims
ainsi qu'à leur petit-fils et arrière petit-fils Eric Lelong.

Article de L'Ardennais-L'Union, le... 24 juillet :

- "Le temps d'une réception, Givet est remonté dans le temps… 1940 - 1945. Le déchirement des peuples, l'exode… des milliers de personnes vivent un véritable drame. Des Ardennais n'hésiteront pas à tendre la main à des Juifs pour les aider à échapper à la terreur nazie. C'est le cas de Lucien et Marie Achart ainsi que de Georges et Lucienne Dereims qui habitent respectivement Lalobbe et Remaucourt.
Les décennies se sont écoulées et les souvenirs sont omniprésents.
Lors d'une réception qui s'est déroulée récemment {le 6 juillet} dans les salons d'honneur du centre culturel des Récollectines, Peleg Lewi, diplomate de l'ambassade d'Israël en France, a remis à titre posthume la Médaille des Justes parmi les nations à Lucien et Marie Achart ainsi qu'à Georges et Lucienne Dereims représentés par leur fille et petite-fille, Gisèle Lelong-Dereims et leur petit-fils et arrière-petit-fils, Eric Lelong, particulièrement connus à Givet.
Précédant cette remise de médailles, Mme Dollart-Leplomb, de l'association des amis de la Fondation pour la mémoire de la Déportation, a relaté cette douloureuse page qui a marqué l'histoire de France.
Cette page d'histoire s'est poursuivie par l'intervention de Didier Cerf, délégué régional du Comité français pour Yad Vashem. De son côté, Jérôme Lelong a relaté l'histoire de la famille juive qui a été sauvée. Claude Wallendorff a remis la médaille de la ville notamment à Didier Cerf, à Gisèle Lelong-Dereims et à Eric Lelong."

(Ph. L'Ardennais).

Synthèse des dossiers Yad Vashem :

- "Georges et Lucienne Dereims, fille de Lucien et Marie Achart, vivaient dans les Ardennes. Ils étaient liés d’amitié avec les Einhorn, des Juifs réfugiés dans la région, à Remaucourt.
La nièce des Einhorn, Suzanne, vit à Paris. Sa mère est morte d’une méningite et son père comme son frère ont été pris dans des rafles. Se retrouvant seule, à l’âge de 18 ans, Suzanne contacte son oncle et sa tante, les Einhorn. Georges et Lucienne Dereims accueillent la jeune fille jusqu’en janvier 1944.

Après les rafles des 4 et 5 janvier, Lucienne Dereims, par précaution, préfère envoyer la jeune fille chez ses parents, Lucien et Marie Achart, qui habitent Lalobbe.

Les familles Dereims et Achart ont caché d’autres familles juives pendant la guerre parmi lesquelles les Rona et Pal dans leur ferme à Remaucourt, avant de leur trouver une filière pour rentrer à Paris.

Quelques années plus tard, Suzanne épousera le fils des Achart, Lucien.

Lucienne Dereims témoigne en 1999, interviewée par Pierre Coulon, écrivain ardennais :
"Ils avaient pas trop à manger, moi j’avais une grosse ferme, je leur donnais des œufs, une soupe au lait" puis "ils ont demandé pour qu’on les cache , on les a cachés... On était hardis ! On pouvait partir en Allemagne aussi, vous savez : j’avais trois gamines. Quand on repense à tout ça ! Suzanne, je l’ai conduite chez mon père. Il disait : c’est ma petite-fille de Vouziers."


Retrouvailles ave la famille Einhorn. Sont identifiés Lucien Achart et Georges Dereims (BCFYV/DR).
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