lundi 7 décembre 2009

P. 192. Cérémonie à Brassac-les-Mines

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Bannière du Site de Brassac-les-Mines (DR).

Georges Tempel
est revenu du Chili
pour la Juste
Maria Thomas-Holop

Hélas, tant de Justes parmi les Nations ne sont reconnus qu'à titre posthume. Aussi, quand une cérémonie permet-elle de leur remettre en mains propres leur Diplôme et leur Médaille, est-ce un événement exceptionnel.
Ce fut le cas ce 3 décembre à Brassac-les-Mines.
Garçonnet que la Shoah allait le rendre orphelin de ses deux parents, Georges Tempel y fut mis hors de danger par Maria Holop. Lui a tenu à accomplir un voyage depuis le Chili pour venir lui redire toute sa reconnaissance lors d'une cérémonie qui eut pour cadre la Mairie.
Annie Karo était la déléguée du Comité Français pour Yad Vashem.

Synthèse du dossier de Yad Vashem :

- "En 1930, Salomon et Catherine Tempel quittèrent Budapest pour la France. Ils trouvèrent à se loger dans le 5e arrondissement de Paris. Le 12 juillet 1938, le couple a le bonheur de voir naître un fils, Georges. Le père est alors comptable.

La guerre vient tout bouleverser.
Lorsque la situation des Juifs devient de plus en plus périlleuse à Paris, les Tempel partent résolument pour Brassac-les-Mines... Là où d’ailleurs, d’autres juifs hongrois ont trouvé aussi refuge.
Salomon trouve une place de comptable à la mine de charbon de cette localité de l’Allier.

Les Tempel se lient d’amitié avec Maria Holop, d’origine hongroise. Elle est orpheline de père. Ethel, sa mère, est malade. Son frère a pris le maquis. Et sa jeune sœur suit les cours du lycée de Clermont-Ferrand.
En 1942, le sud de la France est lui aussi occupé par les Allemands. Les Tempel, conscients de l’aggravation pour les juifs, s’inquiètent pour leur fils unique. En juillet 1943, n’y tenant plus, ils demandent à Maria Holop ainsi qu’à sa mère, de recueillir Georges à Auzat-sur-Allier (à 7 km de Brassac)."


Maria Holop, Juste parmi les Nations.

- "Le pressentiment des Tempel va s’avérer hélas justifié.
Salomon Tempel doit fuir assez rapidement après avoir été caché 48 h par les Holop. Il sera malheureusement arrêté à Toulouse en novembre 1943 et déporté à Auschwitz le 7 décembre 1943. Catherine Tempel est arrêtée par la gendarmerie de Brassac le 9 novembre 1943, en présence de son fils. Mais, celui-ci, dûment chapitré par sa mère, déclare aux policiers qu’il n’est pas son fils. Il va se réfugier chez une voisine qui l’emmènera ensuite chez Maria.

Il y restera jusqu'à la Libération.
Catherine Tempel sera déportée à Auschwitz par le même convoi que son mari.

Georges partira vivre à Santiago du Chili en 1984."

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